- (Silence)

- (Music)

- Aujourd’hui mes amis, c’est une mer de…culture, parce que la Sicile est culture.

- Nous sommes à Capo Scalambri.

- Je me trouve sur le sommet du phare et peut-être… ce phare pour les navigateurs qui ont fendu ces profondeurs maritimes, on pense aux puniques, aux grecs, aux romains, qui portaient des pièces précieuses, des pièces que nous verrons après, pendant nos reportages.

- Nous entrerons dans le musée archéologique de Ca’ Marina.

- Mais, commençons juste ici, du phare, parce que chaque histoire sur la mer, qui mérite ce nom, a un phare comme protagoniste.

- (Musique)

- Corrado Chiaramida, gardien du phare, depuis combien d’années Corrado ?

- Moi, ça fait 25 ans que je travaille dans le domaine des phares.

- Vous vous nommez régent, c’est vrai ?

- Dans la terminologie de la Marine Militaire.

- Le régent, en pratique, c’est le responsable de la structure du phare.

- Pour tous, vous êtes les gardiens des phares, parce que vous êtes un peu une image même romantique de la littérature.

- Parlons un instant du phare où nous sommes maintenant, il fait quelle hauteur ?

- Le phare, la tour mesure 33 mètres.

- C’est un phare d’origine bourbonienne, c’est cela ?

- Oui, il a été construit en 1853 et les travaux ont été achevés en 1856.

- Est-ce qu’on est fier de son propre phare ?

- Je suis plutôt fier, même parce qu’après 20 ans je suis revenu dans le phare où j’ai grandi, et où j’ai passé toute mon enfance.

- Le premier phare ne s’oublie pas ?

- On peut dire ça, oui.

- (Musique)

- Une curiosité, mais si tu dors, et l’alarme se déclenche parce qu’une ampoule est grillée, qu’est-ce qu’il se passe?

- Est-ce que tu dois faire les 300 marches en vitesse pour arriver au sommet du phare ?

- On peut dire ça, oui.

- Ça arrive rarement.

- Pour la sécurité, on fait cela et bien plus encore.

- Oui, oui, oui.

- Merci Corrado.

- Une bonne santé encore à toi et bien sûr, à travers toi, aux nombreux navigants qui traversent cette mer.

- (Musique)

- Et voilà que nous avons rejoint ici, au point d’accostage, nos amis les hommes-grenouilles.

- Président Bugea, on peut sortir en mer n’est-ce pas?

- Non, malheureusement on ne peut pas sortir, donc éventuellement….

- Non, nous avions prévu une belle immersion, mais on peut également vous les faire voir, donc nous commenterons, avec les images qu’ils ont réalisé pendant l’immersion, ce que sont les richesses des fonds marins au large de Capo Scalambri.

- Avec nous il y a aussi Niccolò Bruno, un archéologue de la direction de la mer de la région de la Sicile.

- Qu’est-ce que vous avez trouvé ?

- Plusieurs épaves ont été trouvé ici au cours de ces années, car nous sommes dans la zone d’un village byzantin, d’époque byzantine.

- Donc byzantins, nous parlions avant des grecs, des romains, mais aussi des canons, on a trouvé même des canons ?

- Oui, même des canons.

- Les canons ont été retrouvés à Cammarana, près du musée de Ca’ Marina.

- Parce qu’ici, c’est clair, passaient non seulement des armes, mais aussi la marchandise, les butins de guerre, ce qui était donc l’activité entre la Sicile et l’Afrique.

- Toutes ces beautés, vous à la direction, vous avez le devoir institutionnel de les valoriser, mais aussi de les protéger pour éviter que les marchands et les trafiquants puissent les voler.

- Oui, en effet nous avons interdit les deux zones, où on ne peut ni pêcher ni naviguer.

- En navigant à travers ces mers, on peut tomber facilement sur un pêcheur centenaire.

- Dans notre cas c’est Carmelo Carnemolla.

- Combien d’années de pêche et de mer ?

- Moi, à 8 ans je suis allé à la mer.

- Maintenant, quel âge avez-vous ?

- J’ai 90 ans et plus.

- Est-ce qu’on peut demander l’âge d’un pêcheur ?

- Mais comment ça « on peut demander »?

- Bien sûr qu’on peut demander, parce qu’il n’y a rien de mal.

- Qu’est ce que vous pêchiez dans cette merveilleuse Méditerranée ?

- Donc, il y a la période de la seiche en janvier et février.

- Le coryphène.

- En août, septembre et octobre, on mettait au fond avec les pierres, le polystyrène qui faisait ombre et le coryphène s’éclatait.

- Mais c’est une mer encore poissonneuse celle-ci ou elle s’est un peu appauvrie ?

- Ecoute, moi ça fait presque 10-12 ans que je ne vais plus à la mer, même s’il pleut, et je ne sais plus comment elle est.

- Qu’est-ce qu’ils vous racontent?

- Qu’est-ce qu’ils vous disent?

- C’est comment ?

- Quelqu’un qui part en mer ne trouve plus de poisson.

- Mais vous avez trainé quelques fois avec le filet de pêche ?

- Oui, avec la « paranza » (Un filet de pêche)

- Et dans les filets de pêche, avez-vous trouvé seulement du poisson ou aussi des pièces archéologiques, des statues, des heaumes, des amphores ?

- Non, non, tout ça non.

- Quelques amphores.

- Des amphores, vous en avez trouvées ?

- Oui, mais quand elles étaient dans le sac.

- Mais remplies de monnaies en or ?

- Il y avait que de la boue.

- Boue et pierres.

- Boue et des poulpes.

- Monsieur Carmelo, donc, nous les amphores, nous allons les chercher, parce qu’au musée régional archéologique de Ca’ Marina, il y a plus de mille amphores.