- (Silence)

- Au firmament du ciel, une comète, un astre brillant, orbite ellipse qui gravite autour du soleil avant de fondre dans les galaxies cosmiques.

- un astre qui va illuminer par moment le ciel de cette vie, qui défit le temps, l'espace, les normes et les convenances.

- (Silence)

- une vie qui éclos à Jorf El Melha, près de Sidi Kacem en 1930, pour simplement aller s'éteindre dans l'anonymat de son brouillard parisien

- un matin du mois de Mai 1971, sur un banc public;

- (Silence)

- A chaque tableau, écrivait Henri Matis, je risque ma vie.

- Jilali Gharbaoui lui a tout simplement consumé la sienne

- pour laisser une œuvre dont certaine pièces sont à ce jour encore égarées.

- Et le silence enveloppe encore des moments de cette vie courte

- dédiée à la conquête de l'art, du beau et d'une sérénité que l'artiste n'atteindra qu'à travers les souffrances de la maladie du désarroi et de la solitude;

- entouré pourtant d'amitiés précieuses comme celle que lui témoigneront Mohamed Mlihi, Farid Belkelia, Miloud,

- Kamel Zebdi, Drisse El Djai ou encore Ahmed Sefrioui;

- jilali Gharbaoui vivra en solitaire à l'ombre de ses dérives, de ses dualités,

- et de ses angoisses qu'il cultivait pourtant puisqu'elles lui permettaient de se soustraire à sa réalité.

- (Silence)

- Dans ses retraites comme celles pendant laquelle il séjournera dans l'antique cité du Chellah;

- jilali Gharbaoui puise dans les méandres de son imagination cette essence qui lui permet aussi et ainsi de vaincre les tourments qui le rongent, et obsèdent son moi, son être.

- Et la peinture est son refuge et ses toiles sont son abri une terre d'accueil où geste et gestuelle atterrissent parfois,

- peut être mêmes souvent, dans des mouvements assourdissants de lumière et de violence.

- (Musique)

- "j'ai commencé à faire de la peinture abstraite dès 1952", dit-il dans un entretien qu'il accorde à la revue "souffle" en 1967,

- Revenue au Maroc, j'ai senti qu'il fallait sortir de nos traditions géométriques pour faire une peinture vivante, donner un mouvement à la toile, un sens rythmique

- et le plus important en ce qui me concerne, trouver la lumière.

- la quête de la lumière est pour moi capitale;

- la lumière ne trompe jamais, elle nous lave les yeux une peinture lumineuse nous éclaire,

- dans un autre entretien dialogue avec Jilbert Michel, Gharbaoui affirme encore le sens de cette quête,

- un peintre garde toujours la marque de ses origines, voyez Picasso, moi je porte en moi ma terre marocaine,

- on la retrouve dans mes couleurs, quand j'exposais avec Michot au musée d'art moderne

- nous étions très différents l'un de l'autre, j'étais bien plus près de la terre que le lui,

- les autres me disaient :

- à nous qui sommes toujours enfermés dans nos ateliers, tu apporte quelque chose de vivifiant;

- cet attachement au Maroc à son authenticité, tel qu'exprimait Jilali Gharbaoui trouve surement un écho quant au choix du lieu de l'exposition,

- double abstraction organisée à Dar Mrini, dans la Medina de Rabat par l'institut français de la ville,

- c'est dans ce lieu que Fouad Belamine, commissaire de l'exposition,

- a tenu à ce qu'un hommage soit rendu à Gharbaoui, l'homme l'artiste et son œuvre.

- (Musique)

- Eee l'œuvre de Gharbaoui on sait très très bien que des particularités les plus les plus spécifique de cette œuvre

- savoir si d'abord une écriture automatique purement personnelle ee une œuvre qui qui qu'on peut pas dissocier du personnage et de la vie sinon du personnage

- on connait très très bien comment a vécu Gharbaoui et comment il est mort

- une œuvre qui qu'on peut appeler œuvre fondatrice par rapport à l'abstraction sinon à la peinture marocaine tout court;

- e une œuvre qui qui qui qui reste toujours jeune toujours présente eeee toujours d'actualité même on peut dire, alors un ensemble de chose comme ça inciter à effectivement faire tourner

- ou à faire à choisir des artistes qui ont vécu ee qu'il a connu peut être même ou qui ont eu des préoccupations similaires au même moment, c'est-à-dire les années 50, 60.

- Prenant donc appui sur l'œuvre de Jilali Gharbaoui l'exposition double abstraction situe plus ou moins à travers l'œuvre de certains peintres

- comme Jean De Gotexe, Cherlet Jafet ou Jean Paul Riopel,

- la complémentarité dans la différence d'un mouvement, sorte de phénomène artistique né au début du vingtième siècle pour évoluer dans des formes et des canevas originaux et fort d'hiver.

- (Musique)

- En ce qui concerne les artistes qui ont été choisis par moi, se sont les artistes qui interroge en fait l'espace de la peinture à l'intérieur d'elle même,

- c'est-à-dire est ce que eem eeee est ce que c'est de la peinture ?

- est ce que des aplat de couleurs c'est de la peinture ?

- est ce que c'est dans le cadre?

- est ce que c'est hors du cadre ?

- comment ça fonctionne par rapport à l'espace ?

- tous les artistes qui travaillent avec avec ces ces ces ces outil là, et cette cette application sur l'utilisation de la couleur

- l'utilisation de de matériaux qui ont l'aire d'être de matériaux de la peinture mais qui ne le sont pas mais qui questionnent justement la peinture

- je pense à Jean Pierre Bertrant eee à Kes Visert qui pose la question du recouvrement de la toile ou du recouvrement du papier

- ou plus on recouvre plus l'épaisseur de la peinture devient autre chose et ouvre une fenêtre au lieu de la fermer

- et se met en œuvre et s'expose que dans un espace ee et par rapport à cet espace, et ça cette ce ce ce cette question de l'accrochage

- de la peinture est complètement intérieur à son à son œuvre et se repose à chaque fois c'est-à-dire que il n'y a pas une façon d'accrocher les pièces qu'il a réalisé

- (Musique)

- La scène picturale marocaine depuis l'aventure Gharbaoui s'est enrichie de l'expérience de toute une génération de peintres,

- Fouad Bellamine, Kassimi, Nabili, Cherkaoui, Boughedba pour ne citer que ce là ont capitalisé des démarches des formes et des figures

- pour inscrire le phénomène artistique en une courbe ascendante le fixant dans son ampleur comme un réel mouvement pictural marocain;

- les différents acteurs de ce mouvement vont puiser leur sources dans les acceptions traditionnelles

- l'enjeu premier pour chacune de ces individualité sera la conquête de cette surface plane, immédiate

- dans laquelle les pigments les couleurs vont s'unir en formes géométriques plus floues aux silhouettes vingt formes ou encore à l'expression irréelle du concret palpable.

- Des peintres marocains parceque ee je crois que bon d'abord nous n'avons pas vécu nous n'avons pas une histoire réellement disant picturale dans le sens occidental du terme

- nous avons une histoire plastique plusieurs fois millénaire, qu'elle soit arabe ou berbère

- mais dans le sens du enfin du tableau disant tout court tout simplement du tableau de Chevalet, nous n'avons qu'une histoire très très courte

- cinq, six décennies maximum alors parler de d'école et de mouvement c'est un petit même déplacé

- surtout que qu'actuellement dans le monde entier on parle plus d'école, ça c'est un phénomène du début du siècle

- l'école de Paris l'école de Berlin ou l'école, tout ça c'est un peu fini, alors je crois que ce qui compte c'est que il y a actuellement une réalité comme vous disiez tout à l'heure

- une réalité plastique marocain il y a des individualités très très fortes et on peut parler par conséquent de peinture marocaine.

- (Musique)