Gad Elmaleh : Son premier film |
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Titre de la collection
Collection 2MT
Date de première diffusion
24/10/1995
Résumé
Entretien avec l’humoriste Gad Elmaleh lors du tournage de son premier film « Salut cousin ! » du réalisateur algérien Merzak Allouache.
Chaîne de première diffusion
2M - 2M
Forme audiovisuelle
Entretien
Thème secondaire
- Société et mode de vie / Migrations
Lieux
- France - Centre et Ile-de-France - Paris
Langue d'origine
Français
Contexte
Gad Elmaleh : son premier film
Julien Gaertner
Coproduit par la France, l’Algérie, le Luxembourg et la Belgique, la comédie Salut Cousin du cinéaste algérien Merzak Allouache se déroule dans les quartiers populaires du nord de Paris. Alilo, qu’incarne Gad Elmaleh pour son premier rôle au cinéma, débarque en France pour retrouver son cousin Mok qu’il aide dans un petit trafic. Entre courses-poursuites et quiproquos, ces deux hommes qu’une mer sépare vont apprendre à mieux se connaître. Ainsi Salut Cousin pose un regard sur le grand écart culturel entre un jeune algérien et un jeune français d’origine algérienne qui ne connaît rien du pays de ses parents, les rapprochant un peu plus grâce aux épreuves qui jalonnent le scénario.
À travers ces deux personnages, le film de Merzak Allouache - auteur rendu célèbre par son premier film Omar Gatlato (1976) -, aborde aussi bien les difficultés de l’intégration pour les enfants de l’immigration que la pression sociale en Algérie. En dressant le portrait de ces deux cousins, le réalisateur entrecroise les problèmes sociaux qui minent les sociétés de part et d’autre de la Méditerranée. Ce grand écart entre les mœurs, la morale et le mode de vie est illustré par le parcours initiatique de l’innocent Alilo perdu dans la jungle parisienne. Quant à Mok, il semble être victime de tous les maux dont on affuble les enfants de l’immigration parmi lesquels la petite délinquance et la drogue.
Salut Cousin sort en salles au mois de novembre 1996 après avoir été présenté à la Quinzaine des réalisateurs au Festival International du Film de Cannes. La comédie, Gad Elmaleh le souligne dans cet entretien, n’est selon lui pas un film « beur ». Depuis une dizaine d’années et les premiers films de Mehdi Charef ou Rachid Bouchareb, cette expression journalistique était devenue une antienne afin de qualifier les films français réalisés par des cinéastes venus du Maghreb ou nés de parents immigrés maghrébins. Mais au milieu des années 1990, le cinéma « beur » est déjà passé de mode. Avec La Haine, Raï, Ma 6t va crack-er ou Le ciel, les oiseaux... et ta mère, le cinéma français a les yeux tournés vers la banlieue et des questionnements non plus ethniques et identitaires mais sociaux. Salut Cousin illustre lui aussi ce passage tant le film se concentre, comme il est de coutume chez Merzak Allouache, sur des questions de société davantage que des questions d’origine et d’appartenance.
Si Salut Cousin permet au public de découvrir Gad Elmaleh sur grand écran, il faut attendre 2003 pour que celui-ci connaisse son premier succès au cinéma. Car avec moins de 50 000 entrées, le film reste confidentiel et n’atteint pas le grand public français auquel il est destiné, faute d’un réseau de salles en Algérie. C’est avec Chouchou, dans lequel il tourne à nouveau sous les ordres de Merzak Allouache, que Gad Elmaleh se fait un nom au cinéma et pour le grand public. Un cinéaste algérien auquel l’humoriste marocain ayant triomphé en France doit beaucoup.
Bibliographie :
- Denise Brahimi, Cinémas d'Afrique francophone et du Maghreb, Éditions Nathan, Paris, 1999
- Cahiers du cinéma, Hors-série, février 2003