Al-Aghani |
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Titre de la collection
Je me souviens ...
Date de première diffusion
2010
Résumé
Youssef Serhan part à la recherche de ses souvenirs en explorant sa mémoire. Il se souvient du Livre des Chansons (Kitab Al-Aghani) qui contient la mémoire du peuple arabe du Moyen-Orient.
Sociétés de production
-
Satis - Production propre
Chaîne de première diffusion
Other
Forme audiovisuelle
Documentaire
Thème principal
Mondes arabe et musulman
Thème secondaire
- Arts, cultures et savoirs / Langues et littératures
- Arts, cultures et savoirs / Musiques et chants
Générique
- Pujade Mathias - Réalisateur
- Demange Pierre - Compositeur musique originale
Lieux
- Liban - Sud - Kafar Kila
- Liban - Littoral - Beyrouth
Contexte
Youssef Serhan
Sophie Gebeil
Le Livre des chansons est un recueil de poésie rédigé par Abu-al-Faraj Al-Asfahani, poète arabe chi’ite né à Ispahan en 867 et décédé à Bagdad en 967. Cette époque du khalifat abbasside (750-952) est considérée comme l’âge d’or de la civilisation musulmane. Malgré les difficultés politiques du Xème siècle, les khalifes s’entourent de savants et de poètes afin d’accroitre leur prestige culturel. Dès le VIIIème siècle, le khalife al-Mansur décide de fonder une nouvelle capitale, Bagdad dans laquelle il fait construire la « ville ronde » autour du palais royal.
Dans ce cadre prestigieux, les arabes ne sont plus les seuls écrivains et bardes de l’époque. La culture arabe s’étend aux nouveaux convertis et en particuliers aux perses tels qu’Abu-al-Faraj Al-Asfahani. Les khalifes eux-mêmes s’inspirent de la conception du pouvoir sassanide, ne recevant qu’à l’abri d’un rideau, se montrant uniquement lors de la prière du vendredi ou pour rendre la justice. Les poètes perses ont donc occupé rapidement une place importante dans l’activité littéraire de l’époque. Ainsi, Abu Nawas au IXème siècle fut particulièrement célèbre pour ses poèmes sur l’amour et le vin. Au IXème siècle, à l’époque d’al-Faraj, les poètes les plus renommés étaient Abu Firâs et al-Mutanabbî.
Chefs religieux, les khalifes abbassides étaient musulmans de sensibilité sunnites (branche majoritaire de l’islam) et se sont imposés par la force aux chi’ites qui avaient soutenu Ali, cousin et fils adoptif du prophète Mohammed après la mort de ce dernier. L’alliance entre les chi’ites et les soldats turcs a d’ailleurs contribué à la chute du khalifat abbasside au Xème siècle. Cette minorité musulmane chi’ite s’est perpétuée jusqu’à l’époque contemporaine et se concentrent essentiellement en Iran, en Iraq, en Syrie et au Liban. L’évocation de ce poète de l’âge d’or de la civilisation arabe témoigne également de la place importante accordée à la culture au Liban qui domine largement le marché de l’imprimé dans le monde arabe.
Youssef Serhan témoigne également des difficultés endurées par les Libanais durant la guerre civile (1975-1990) et le conflit localisé au Sud du pays, opposant l’armée israélienne et les mouvements chi’ites armés libanais (Hezbollah et Hamal) depuis la fin de la guerre. Le village Kafarkella cité dans le film est situé au Sud-Est du Liban, à la frontière avec l’Etat d’Israël. Cette région a été particulièrement touchée lors de la guerre civile, puis elle a été occupée intégralement jusqu’en mai 2000 par l’armée israélienne. Ce territoire, situé sur l’une des lignes de front lors de la guerre civile, fût de nouveau touché par les bombardements israéliens de 2006. Aujourd’hui, cette zone n’est pas réellement pacifiée et demeure dans une situation politique, économique et sociale difficile.
Géolocalisation sur Googlemaps des lieux cités :
Bibliographie et sitographie :
MERMIER Franck et VARIN Christophe, Mémoire de guerre au Liban (1975-1990), Sinbad, Actes Sud, Paris, 2010
SENAC Philippe, Le monde musulman des origines au XIème siècle, SEDES, Paris, 1999
VERDEIL E., FAOUR G., VELUT S., Atlas du Liban. Territoires et société, IFPO – CNRS Liban, Beyrouth, 2007. Disponible en ligne, consulté le 10.12.11, <http://ifpo.revues.org/402>. Nasser Liliane Rada, Ces Marseillais venus d'Orient, L'immigration libanaise à Marseille aux XIXe et XXe siècles, Editions KARTHALA, Paris, 2010, 255 pages.