- Silence

- L’exposition d’Alexandrie ou le pavillon d’Alexandrie est différent du reste des galeries,

- parce qu’il commence par le passé et part vers le présent. Pourquoi le passé,

- parce que depuis la fondation d’Alexandrie par Alexandre le Grand, elle a été conçue pour être une ville ouverte qui accepte l’autre.

- C’était une ville cosmopolite et le plus grand lieu de la Méditerranée à accueillir l’autre,

- ce qui conduisait à la création d’institutions aidant à accepter l’autre comme la bibliothèque et le l’université.

- Nous avons aujourd’hui une galerie qui commence par le passé.

- Elle débute par l’époque où l’Alexandrie avait subi des crises,

- par exemple l’époque à laquelle César était venu et avait brulé la bibliothèque, ou une partie de la bibliothèque.

- Nous traversons ensuite un passé plus proche, à l’époque du bombardement d’Alexandrie en 1882,

- la destruction de la ville

- et sa reconstruction, parce qu’il y a toujours une reconstruction.

- Donc on puise dans le passé les principes de la coexistence et de la vie commune,

- parce que quand on voit comment la ville d’Alexandrie regorgeait d’institutions contribuant à la coexistence des communautés…

- Et puis nous retrouvons tout cela dans l’exposition, comme le tribunal mixte et les marchés boursiers…etc.

- En même temps, on touche à tout qui se trouve en dehors d’Alexandrie et qui impose leur influence de l’extérieur,

- en Europe et en Asie, comme les famines, la pauvreté et les persécutions politiques.

- Nous découvrirons l’Alexandrie qui a abrité les gens et les a appris à se coexister dans un même endroit.

- Nous constatons par exemple la place de Chatibi,

- où on retrouve toutes les communautés, ainsi que les différentes institutions religieuses et les cimetières.

- Nous découvrirons toutes ces choses à-travers l’exposition, et nous voyons aussi les travers de la Deuxième Guerre Mondiale,

- même si elle s’est déroulée à l’extérieur, en Europe. Mais elle a eu un impact sur nous et sur la ville d’Alexandrie.

- Nous voyons par exemple comment les Allemands ont coexisté avec les Italiens ici et avec les Égyptiens. Et nous voyons ce que les Grecs ont fait,

- les gens qui ont émigré d’Alexandrie, ce qui s’est passé avec les Italiens

- qui ont été déportés dans un camp de la région de Fayet et si les choses sont rentrées dans l’ordre ou pas.

- Et puis après tout cela, l’émergence du mouvement patriotique après la croissance du concept de nationalisme,

- suivi de la révolution. Nous découvrirons également la période postrévolutionnaire.

- Alexandrie a joué un rôle important dans la nationalisation du canal de Suez.

- De son vivant, Nasser a commencé à le nationaliser à partir d’Alexandrie,

- précisément depuis la région de Manchiya,

- ce qui a provoqué un grand mouvement d’émigration

- d’étrangers vers l’Alexandrie. Ca a marqué le début de l’effondrement du pluralisme.

- On revient après sur le présent de la ville pour voir son visage d’aujourd’hui.

- Il y a certainement des crises, mais des crises très différentes de celle de l’émigration des étrangers en Alexandrie et en dehors d’Alexandrie,

- des crises de surpeuplement par exemple, de l’absence de préservation du patrimoine,

- mais il y a un grand espoir dans la reconstruction d’Alexandrie. C’est pourquoi il faut puiser dans le passé

- et s’en inspirer afin de construire un présent et un futur et d’envisager les possibilités de la coexistence

- et du rôle des institutions à l’instar de la bibliothèque d’Alexandrie par exemple, son rôle dans la reconstruction de la ville

- et notre rôle, en tant qu’Égyptiens, dans le bassin méditerranéen,

- je cite par exemple le rôle de la société Anna Lindh qui se trouve actuellement dans la bibliothèque.

- La bibliothèque abordera toutes ces choses-là et exprimera notre optimisme en dépit de toutes les crises à lesquelles nous faisons face aujourd’hui.

- Nous avons espoir dans le peuple et dans les institutions qui vont faire renaître l’esprit d’Alexandrie.