Dino Zoff (Italie) |
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Titre de la collection
Portraits de footballeurs de légende
Date de première diffusion
2007
Résumé
Icône vivante du football italien, Dino Zoff s'impose comme l'un des meilleurs gardiens de tous les temps. Son image de capitaine de la Nazionale italienne, à 40 ans, levant la Coupe du Monde en 1982, a été imprimée sur les timbres postes en Italie. Il a joué avec la Juventus de Turin de 1972 à 1983, remportant six championnats et la coupe de l'UEFA en 1977.
Sociétés de production
-
RAI - Coproduction
- COPEAM - Coproduction
Thème principal
Sport et jeux
Lieux
- Italie - Nord Occidentale - Turin
Langue d'origine
Français
Contexte
Dino Zoff
Stéphane Mourlane
Dino Zoff figure non seulement au rang des plus grands joueurs de footballs italien, mais il est aussi considéré comme l’un des meilleurs gardiens de but de l’histoire du football international. Sa réputation s’est forgée grâce à un palmarès accumulé au cours d’une carrière exceptionnellement longue. Né le 28 février 1942, il y met un terme en 1983 à l’âge de 41 ans. C’est à Udine dans le Frioul, sa région natale (il est né à Mariano del Friuli dans la province de Gorizia, à forte minorité slovène)qu’il fait ses débuts de footballeurs professionnels après avoir été refusé, en raison d’une taille jugée insuffisante (1,83 m) par les clubs plus prestigieux de l’Inter de Milan et la Juventus de Turin. Si le club de l’Udinese est ancien (1896), seule une seconde place en série A en 1955 enrichit son palmarès. Dino Zoff y signe son premier contrat en 1961 et connaît la relégation en série B en 1963. Il est alors transféré à Mantoue, un club de série A, qui ne joue pas les premiers rôle en championnat. En 1967, Dino Zoff rejoint le principal club de l’Italie méridionale, Naples qui, s’il n’a gagné que peu de titres (une coupe d’Italie en 1962), bénéficie, dans son stade de San Paolo inauguré en 1959, d’une grande ferveur de la part de ses supporters. C’est toutefois à la Juventus de Turin, à partir de 1972, que Dino Zoff écrit les plus belles pages de sa carrière. La « veille Dame », fondée en 1897, est considérée comme le plus prestigieux et le plus populaire des clubs italiens. Entre les mains de la famille d’industriels Agnelli, propriétaire de Fiat, la Juventus a remporté 14 titres de champion d’Italie lorsque Dino Zoff intègre l’effectif. Jusqu’à la fin de sa carrière, il contribue grandement à en ajouter six de plus au palmarès, ainsi qu’une coupe UEFA en 1977,
Dino Zoff est non seulement l’un des joueurs emblématiques de la Juventus de Turin, mais il l’est aussi de l’équipe d’Italie dont il incarne le renouveau sur la scène internationale. Il fait en effet ses débuts avec la Nazionale au moment où celle-ci remporte le championnat d’Europe des nations en 1968, premier titre international depuis les deux victoires en Coupe du Monde en 1934 et 1938, et bien des désillusions, dont la plus retentissante reste la défaite face aux modestes Coréens lors de la Coupe du monde 1966. Remplaçant lors de la Coupe du Monde 1970, il dispute comme titulaire les trois suivantes en 1974, 1978 et 1982, année du sacre pour l’Italie. Il connaît l’apogée de sa carrière en recevant, comme capitaine, la Coupe du monde, qu’il est le plus vieux joueur à avoir remportée. Ce titre vaut bien plus que sa seule valeur sportive aux yeux des Italiens. Il efface l’affront du scandale du Totonero, cette affaire de corruption dans le football, qui contribue à alimenter à l‘étranger la vision stéréotypée et dépréciative de l’Italien truqueur. Plus encore, la victoire de la squadra en finale face à l’Allemagne de l’Ouest (3-1) est associée à l’image du président de la République, Sandro Pertini, debout dans les tribunes du stade Santio Bernabeu de Madrid tout à sa joie comme un simple tifoso. Élu en juillet 1978, le vieux président – il est âgé de 82 ans lors de son élection – incarne dans l’opinion, ébranlée par la violence des années de plomb au cours de la décennie précédente, la défense explicite des valeurs démocratiques au travers notamment de la constante évocation de sa jeunesse antifasciste. La photographie du Président, jouant aux cartes, dans l’avion qui ramène les joueurs d’Espagne, aux côtés du sélectionneur Enzo Bearzot et du capitaine Dino Zoff, est diffusée à travers toute l’Italie : elle prend une valeur symbolique. Nombreux sont les journalistes à évoquer à propos de la victoire lors de la Coupe du monde 1982 un « deuxième Risorgimento » susceptible parachever l’unité nationale, alors que l’on brandit le drapeau national et des affiches proclamant «l’Italie est grande ». Tous les observateurs s’accordent à dire qu’en aucune autre occasion depuis la fin de la guerre on n’a pu assister à une telle ferveur patriotique. Dino Zoff est alors fait significativement commandeur dans l’ordre du mérite de la république italienne. D’un tempérament plutôt taciturne, il devient la figure centrale de cet événement qui joue le rôle de véritable catharsis nationale.
Bibliographie :
Papa Antonio, Guido Panico, Storia sociale del calcio in Italia, Bologna, Il Mulino, 2002, 489 p.
De Ponti Roberto, Dino Zoff. Campioni del Mondo, Roma, Aliberti, 2006,
Manfredi Giuseppe, Fra I Legni. I Voli taciturni di Dino Zoff, Arezzo, Limina, 2011, 260 p.
Mourlane Stéphane, « La question nationale en Italie au travers des Coupes du monde de football (1934-1982) » in Wahl Alfred (dir.), Aspects de l’histoire de la Coupe du monde de football, Metz, 2007, p. 23-40.