Le musée du Bardo d'Alger |
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Titre de la collection
Collection EPTV
Date de première diffusion
16/02/2000
Résumé
Reportage sur le musée du Bardo d'Alger et les différentes étapes de sa vocation.
Construit au 18ème siècle, le Bardo, qui fut d'abord un palais d'été, a appartenu au Prince Omar, puis à Ali Bey. L'édifice est classé monument historique depuis septembre 1985. Composé de deux parties appartenant à deux périodes différentes, le Bardo fut réaménagé et abrite désormais de précieuses collections d'ethnographie. Intervention de Aicha Boukli, directrice du Bardo.
Chaîne de première diffusion
EPTV - Canal Algérie
Forme audiovisuelle
Documentaire
Thème secondaire
- Héritages historiques
- Tourisme et sites culturels / Architecture
Générique
- Choubane Safia - Journaliste
Langue d'origine
Français
Contexte
Le musée du Bardo à Alger
Cyril Isnart
Le Musée National du Bardo, créé en tant que Musée de préhistoire et des arts indigènes en 1930, lors de la célébration du centenaire de la conquête de l’Algérie par la France, est devenu l’une des institutions culturelles et scientifiques majeures de ce pays du Maghreb. Installées dans une villa de villégiature aristocratique du XVIIIe siècle, monument national depuis 1985, les collections archéologiques et ethnographiques ont été essentiellement constituées durant la période coloniale alors que le musée faisaitt office de centre de recherche, publiait des catalogues et exposait au public des pièces en provenance d’Algérie et d’autres pays méditerranéens. Sa vocation scientifique est aujourd’hui incarnée par le Centre national de recherche préhistoriques, anthropologiques et historiques du Ministère de la culture qui a accueilli des chercheurs nationaux et français et publié les résultats de ces recherches dès les années 1970.
Le reportage de la télévision algérienne présente rapidement les collections en rappelant qu’elles permettent d’évoquer l’ancienne occupation humaine de l’Algérie, puis donne la parole à sa directrice, Aïcha Boukli (1947-2003) qui a mis en place le premier inventaire muséographique informatisé du Bardo. La voix off insiste sur la formation parisienne de la directrice et sur son élection à la tête de la branche algérienne de l’International Council of Museums, alors que des panneaux filmés présentent les conventions et les recommandations de l’Unesco. Liant ainsi le patrimoine architectural national algérien, les traces préhistoriques de l’occupation humaine dans le pays et des instances internationales prestigieuses, le reportage tend à légitimer le travail développé par le musée pour valoriser l’héritage du passé local et pour s’inscrire dans les réseaux de coopération transnationale. La tension sensible entre patrimoine et modernité conduit le récit du reportage à mettre en scène la valeur historique du lieu, sur le mode d’une esthétique de la villégiature et de la douceur de vivre, et à rattacher le travail des conservateurs du musée à l’actualité technologique et à l’internationalisation des politiques culturelles. Autre manière de proclamer et de réclamer une place pour les pays du sud de la Méditerranée dans le champ patrimonial, entre fierté nationale, usages du passé colonial et valorisation des biens culturels.
Oubelsir N. 2006, Les usages du patrimoine. Monuments, musées et politique coloniale en Algérie. 1830-1930, Paris, Ed. de la MSH.
Collectif, 1952, Le Bardo. Musée d'ethnographie et de préhistoire d'Alger, Alger, Impr. Officielle.
Poulot D. 1997, Patrimoine et modernité, Paris, L’Harmattan.