La confrérie des Es Sanousiya |
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Titre de la collection
Collection EPTV
Date de première diffusion
09/03/2007
Résumé
Écoles par excellence du Coran, des sciences religieuses et d’initiation au tassawùf, les zaouïas algériennes ont dû, au cours de la longue histoire du pays, s’impliquer dans la défense et l’expansion de l’Islam ainsi que dans le combat pour la libération et l’indépendance de l’Algérie. Parmi les multiples zaouïas qui se sont illustrées remarquablement dans cette tâche, celle des Beni Senoussi (la confrérie des Essanousiya). Implantée plus particulièrement dans l’ouest algérien, dans la wilaya de Mostaganem, elle fut fondée par Cheikh Ahmed Charef Ben Tekouk.
Chaîne de première diffusion
EPTV - A3
Forme audiovisuelle
Portrait
Thème principal
Education, Enseignement
Thème secondaire
- Héritages historiques / Mondes arabe et musulman
- Société et mode de vie / Pratiques religieuses
Générique
- Bayou Ramdane Djazia - Journaliste
Lieux
- Algérie - Ouest - Mostaganem
Contexte
La confrérie des Es Sanousiya
Yvan Gastaut
Cette courte présentation diffusée à la télévision algérienne en 2007 dans le cadre d’une série d’émissions à vocation pédagogique rappelle l’importance de l’héritage de confrérie des Es Sanûsiyya.
Née à La Mecque en 1837, cette confrérie musulmane s’implante et se développe avec grande rapidité en Libye, en Algérie, en Egypte, mais aussi plus au sud, au Tchad, au Soudan et au Niger.
Son fondateur, Muhammad bin Ali al-Sanussi (1791–1859), est né dans la ville de Wasita, près de Mostaganem au sein d’une famille descendant de la dynastie des Idrissides ayant régné au Moyen-âge sur le Maroc et l’ouest algérien entre 789 et 974. Esprit mystique, il étudie auprès des oulémas de Mostaganem puis de Fès avant de repartir vers Laghouat en 1829 qu'il quitte au début de l'intervention française en Algérie pour s’installer à La Mecque. Une décennie plus tard, soucieux de prêcher sa propre vision d’une foi « purifiée » des cadres classiques de l’islam considérés comme « déviants », Muhammad bin Ali al-Sanussi, se décrétant « mahdi » (guide), revient au Maghreb après plusieurs expériences compliquées : au Caire d’abord, où il étudie à l’université d’Al-Azhar ; en Cyrénaïque ensuite où il fonde une confrérie soufie dans l’oasis de Jaghbub qui prend le nom de Sanûsiyya. Dans ce lieu d’étude, une vie sociale s’organise avec une intensité grandissante : le nombre d’adeptes s’accroît rapidement.
La Sanûsiyya impose les préceptes les plus stricts de la religion : notamment chacun doit subvenir à ses besoins en travaillant plutôt que mendier. La confrérie qui s’oppose tout autant à la France qu’aux autorités ottomanes est contrainte à une existence quasi clandestine sous forme de « maquis ». Dès 1848, elle parvient à soulever des tribus du sud algérien ce qui suscite chez l’autorité coloniale une forte inquiétude alimentée par des rumeurs. Après la mort de Muhammad bin Ali al-Sanussi, sous l’impulsion de son jeune fils Mohammed né en 1845, la confrérie continue de se développer sur l’ensemble de la rive sud de la Méditerranée, de Fez à Constantinople.
Puis tout au long du XXème siècle et jusqu’à nos jours, la Sanûsiyya s’est constitué en force de résistance militaire hostile à toute forme de colonisation, capable de prendre les armes contre les Français, Italiens ou Britanniques. A tel point que lorsque la Libye accède à l’indépendance en 1951, c’est un descendant de Muhammad bin Ali al-Sanussi qui accède au trône : Idriss 1er, né à Jaghboub (1899-1983).
Toujours active dans le sud du bassin méditerranéen, la Sanûsiyya reste un mouvement religieux important en Libye et dans l’ensemble du monde arabe.
Bibliographie :
Jean-Louis Triaud, La légende noire de la Sanûsiyya. Une confrérie musulmane saharienne sous le regard français (1840-1930), Paris, Editions de la Maison des Sciences de l’Homme, et Aix-en-Provence, Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (IREMAM), 1995, 2 volumes, 1151 p.