- Le beau mobilier a toujours été un signe de distinction dans toutes les sociétés. Et la société algérienne d’antan ne dérogeait pas à la règle.

- (Silence)

- Des coffres incrustés de motifs géométriques, des étagères polychromes, des miroirs entourés d’un cadre savamment travaillé par l’ébéniste.

- Cet objet d’éclat, majestueux et magique, placé en face de la porte ou de la fenêtre, où on voyait toutes les scènes de la vie de la cour.

- (Silence)

- Dans le temps, à partir du miroir qui se trouve derrière moi, on pouvait tout ce qui se passait dans la cour sans pour autant se déplacer.

- Et sur ces petites étagères dispersées ici et là, on y déposait des objets décoratifs pour embellir la pièce.

- (Silence)

- Sans oublier bien sûr, le lit à baldaquin, entièrement fait en fer forgé doré ou argenté, était la pièce maitresse du luxe algérois.

- (Silence)

- Personnellement je le trouve magnifique, c’est un beau travail, et avec des symboles, je trouve que c’est un bel ouvrage.

- (Silence)

- Oui c’est vraiment extraordinaire, très surprenant et vraiment très beau, très intéressant.

- (Silence)

- Je découvre aussi. Bon je savais déjà que bonk el kobba existait, enfin que c’est un lit traditionnel, particulièrement dans la Casbah.

- J’en sais un petit peu sur les coffres là, ils sont reçus généralement avec plein d’offrandes par la mariée, la mariée ramenait aussi ses habits, ses bijoux, etc.

- Et c’était le meuble principal d’une maison traditionnelle. Tout auparavant se faisait parterre, ils n’existaient pas auparavant les meubles modernes que nous avons aujourd’hui.

- (Silence)

- Le lit à baldaquin prenait toute la place dans la chambre à coucher.

- Majestueux dans son façonnage, travaillé avec art, des tentures en voile ou en satin recouvrent entièrement les parois en fer forgé,

- donnant des airs de princesses des milles et une nuits aux jeunes femmes qui s’y prélassaient.

- (Silence)

- Aussi bien pour la mariée que l’enfant baptisé par le médecin du quartier, le lit à baldaquin était utilisé pour ces heureux évènements.

- En fonction des moyens de la mariée, le lit à baldaquin était décoré par des tentures en soie et des coussins en satin finement brodés, sans oublier le matelas en pur laine.

- C’est du voile travaillé, avec de la soie, c’est du voile travaillé aussi.

- (Silence)

- La Casbah de nos ancêtres se retrouve dans cette habitation détentrice de beaucoup de nos valeurs ancestrales.

- (Silence)

- Parlez nous du lit à baldaquin.

- (Silence)

- A l’époque la mariée restait seule dans ce lit à baldaquin, jusqu’au moment où la personne qui s’occupe de sa coiffure, de son maquillage et de son habillage arrivait.

- Cette personne, une fois que la mariée était prête, soulevait les tentures du lit et appelait les parents des mariés pour qu’ils puissent venir l’admirer,

- avant qu’elle ne quitte le domicile de ses parents pour rejoindre le foyer conjugal, le foyer conjugal où on allait célébrer le mariage dans la tradition et les coutumes ancestrales.

- Ce sont ces souvenirs que j’ai en mémoire, comme j’ai aussi en mémoire cette scène où la mariée recevait des cadeaux.

- C'est le rituel de la serviette que l’on mettait sur les genoux de la mariée pour recevoir argent et bijoux.

- (Silence)

- Tout cet environnement nous fait revivre l’épopée des jours heureux dans sa vie intime.