- (Silence)

- Echanger le droit de polluer dans un pays en produisant propre ailleurs, c’est un des paradoxes du protocole de Kyoto.

- Comment les industriels vont-ils utiliser cette possibilité avec cynisme ou bonne volonté c’est toute la question.

- Pour la première fois au Maroc un cimentier français a ouvert un site propre alimenté par des éoliennes.

- Que va t-il ensuite faire de son crédit de pollution ?

- Enquête de Maud Ninauve et Patrick Desmulie.

- Elles ont surgi une à une et s’imposent désormais au sommet des crêtes dans le vent chaud du Nord marocain.

- 12 éoliennes montées en un an qui tournent 24 heures sur 24 pour alimenter en contrebas.

- Une impressionnante usine de ciment français.

- Ces usines sont de réputation très polluante.

- A elles – seules elles dégagent 5% des émissions mondiales de CO2, les éoliennes permettront ici de réduite la pollution de moitié.

- En fait, l’installation de parc éolien permettra en l’occurrence ici de faire une économie d’à peu près 30 000 tonnes de gaz CO2, gaz donc à effet de serre, par an.

- Ce projet franco-marocain est une première mondiale dans l’application du protocole de Kyoto.

- Les grandes entreprises françaises ont des quotas à respecter.

- Grace à un système de crédit, elles gèrent leur pollution.

- Si elles polluent moins dans une usine, elles peuvent en principe polluer plus ailleurs ou revendre ces crédits carbones.

- Ici le choix sur l’utilisation de ces crédits n’est pas tranché mais déjà l’industriel se plaint de la complexité du système,

- car il a fallu d’abord convaincre les autorités marocaines, à commencer par le chef du village le plus proche.

- Le village avait plusieurs craintes, tout d’abord le bruit mais aussi l’impact sur les pâturages.

- Les craintes ont disparu quand l’usine a emmené une bonne partie de la population sur un autre site éolien pas très loin.

- A partir de ce moment là, il n’y avait plus de problèmes.

- Le projet ainsi implanté au Maroc possède un sérieux avantage pour le cimentier français :

- il coûte forcément moins cher que dans les pays industrialisés.

- Mais tout de même 120 millions d’euros.

- Un retour d’investissement sur 15 ans seulement.

- A ce compte là il n’est pas sur que l’entreprise puisse faire de l’énergie propre dans les 75 pays où elle est installée.