- (Silence)

- Pierre Paul Riquet rêvait de relier l’Atlantique à la Méditerranée.

- Un rêve fou et un pari coûteux.

- Il mourra ruiné sans avoir vu achevée l’œuvre de sa vie.

- Nous sommes en 1661.

- Le projet de relier les deux mers est dans l’air du temps depuis plus d’un siècle.

- Avec la Garonne, navigable jusqu’à Toulouse, il suffit de creuser un canal de Toulouse à la Méditerranée.

- Riquet lui a une idée géniale, il trouve le moyen de l’alimenter en utilisant les cours d’eau de la montagne Noire.

- L’idée fait son chemin, Colbert intendant des finances du roi y voir un double intérêt, le transport des marchandises et des forces armées.

- Il faut quatre ans pour passer du rêve à la réalité.

- En octobre 1666 un édit royal autorise les travaux le monde entier s’enthousiasme.

- Le canal a été au moment de sa construction la première entreprise d’Europe de travaux publics.

- Le 18e siècle qui s’est passionné pour des questions d’architecture et des questions de technique ne pouvait manquer d’être émerveillé par ce qu’était le canal.

- Emerveillé par cette titanesque entreprise, un chantier énorme accompli par une véritable armée de plus de 12 000 hommes.

- Un chantier que Michel ADGE a reconstitué grâce à des documents jusque là inexploités.

- Plus de 40 000 pièces comptables qui dormaient aux archives du canal à Toulouse.

- Ca va depuis les listes d’ouvriers jusqu’aux factures des fournisseur.

- Les livres de compte avec l’approbation des comptes par les comptables à la fin de l’exercice et on trouve des choses extraordinaires comme des petits billets qui ont été pliés et salis dans une poche.

- Et dans lequel par exemple Monsieur de Saint Féréol qui était le chef d’atelier de Saint-Ferréol demandait au comptable de Revel :

- « Monsieur Valentin, veuillez bailler à ce garcon 2 grandes barques car c’est pour les ceintres de Saint Féréol .

- »

- Première étape primordiale du chantier :

- l’alimentation.

- Les eaux sont captées sur les deux versants de la montagne Noire, là où la pluviométrie est maximum, plus de 2 mètres par an.

- 2 rigoles sont construites, pour consolider la pente des ruisseaux existants.

- La rigole de la montagne et celle de la plaine se rejoignent quelque part entre Revel et Saint-Félix Lauragais.

- L’eau court ensuite jusqu’à Naurouze, le point le plus haut où les eaux se partagent entre Toulouse et Carcassonne.

- Au cœur du dispositif, un grand bassin de régulation qui recueille en hiver les eaux de la montagne et les restitue au canal en été.

- Saint-Ferréol, le premier grand barrage de tous les temps.

- D’autres réservoirs seront créés ultérieurement, le Lampier en 1781 puis au 20e siècle les Cammazes puis aujourd’hui Montbel en Ariège.

- L’alimentation assurée, le canal est creusé.

- Une première tranche va relier Toulouse à Trèbes.

- Puis en 1669 la continuation est décidée, de Trèbes jusqu’à la mer.

- Mais à partir de 1673 tout va mal.

- Les travaux avancent lentement et coûtent une fortune, les finances de Riquet battent de l’aile.

- On avait à son époque aucune expérience de ce genre de travaux.

- Le devis préparé par le chevalier de Quervide laissait bien des choses à la prudence de l’entrepreneur.

- Quand il construisait l’aqueduc de Répudre par exemple ou Saint-Ferréol, Riquet savait où il allait mais financièrement et techniquement il ne savait pas exactement quelles difficultés il allait rencontrer.

- Résultat :

- l’addition dépasse largement les prévisions.

- Riquet meurt en 1680 laissant plus de 4 millions de livres de dettes.

- Inauguré dans les premiers mois de 1681, le canal est en eau de Toulouse à Castelnaudary et de Bézier à l’étang de Tau.

- Début 19e, le trafic fluvial est à son apogée et les descendants de Riquet empochent les bénéfices.

- Au fil de l’histoire les parts du canal ont changé plusieurs fois de main.

- Destinée à assurer la fortune de la dynastie familiale, l’œuvre de Riquet est depuis 1896 dans les mains de l’Etat républicain.