Olympie, berceau des jeux |
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Titre de la collection
Des trains pas comme les autres
Date de première diffusion
13/08/2000
Résumé
Olympie, dans le Péloponnèse, est le berceau des compétitions sportives réunissant les athlètes du monde grec. On peut encore y découvrir les ruines de la palestre et l'emplacement du stade.
Les vases et les coupes de la poterie grecque constituent un intéressant corpus documentaire des sports qui s'y pratiquaient : course, boxe, disque, javelot, saut, pentathlon...
Sociétés de production
-
France 2 - Production propre
Chaîne de première diffusion
FTV - F2
Forme audiovisuelle
Magazine
Thème principal
Sport et jeux
Thème secondaire
- Héritages historiques / Antiquités
Générique
- D'Abrigeon Bernard - Réalisateur
Langue d'origine
Français
Contexte
Olympie berceau des jeux
Stéphane Mourlane
Les Jeux olympiques constituent les plus importants des Jeux panhelléniques au cours de l’Antiquité. Ils sont aussi sans doute plus anciens que les Jeux isthmiques à Corinthe, les Jeux néméens à Némée et les Jeux pythiques à Delphes. Ils auraient vu le jour en 776 av. J.-C. pour commémorer la victoire remportée à la course de char par Pélops sur Oenomaos, roi de Pisa, dont il souhaite épouser la fille. L’acte de naissance ne peut être qu’approximatif en raison de l’évocation du mythique Pélops et de certaines références faites par ailleurs à une initiative d’Héraclès. Quoi qu’il en soit le déroulement des Jeux olympiques tous les quatre ans est attesté à partir de ce moment et pendant plus d’un millénaire.
Ces jeux apparaissent en même temps que la Cité, la structure étatique du monde grec. Longtemps réservé aux seuls Grecs, avant d’étendre leur rayonnement au gré des conquêtes et de passer sous domination romaine, les Jeux olympiques mettent en lumière les valeurs de la civilisation grecque : le goût de l’effort et surtout l’agôn – une tradition civique bien ancrée de rivalité et d’émulation – servent de socle aux compétitions sportives.
Ils sont aussi, et sans doute surtout, une manifestation religieuse. Le site d’Olympique situé dans le Péloponnèse est depuis l’époque mycénienne (1600 – 2000 av. J.-C.) un lieu de culte. L’Altis (le sanctuaire) où dominent les temples de Zeus et d’Hera, figure au centre des installations sportives (stade et palestre). La première des cinq journées olympiques est uniquement consacrée aux manifestations religieuses. Les compétitions sont en fait conçues comme des hommages aux dieux.
Les Jeux olympiques revêtent également une dimension politique. Dans cette perspective, la trêve est souvent évoquée et idéalisée : la période d’un mois avant et après (étendue avec le temps) les jeux ne suspend pas tous les conflits, mais permet seulement aux athlètes de rejoindre Olympie sans dommage et protège la petite cité d’Élis, organisatrice des Jeux, de la menace des belligérants. En revanche, les Jeux olympiques sont souvent l’occasion de négociations diplomatiques ou de publications d’alliances et de traités. Plus encore, ils servent le prestige et le rayonnement des cités par le truchement des victoires de leurs athlètes dans les concours. Les athlètes victorieux, souvent issus de l’aristocratie des cités, sont couverts de gloire à leur retour : on leur élève des statues ; des odes chantent leurs louanges ; leur richesse est assurée et parfois une carrière politique s’ouvre à eux. À Olympie, les vainqueurs ne recueillent pourtant qu’une couronne d’olivier quelle que soit l’épreuve.
Tout au long de leur existence, les jeux olympiques conservent à peu de choses près le même programme de compétitions : courses de chevaux et de chars, pentathlon (lancer du disque, lancer du javelot, saut en longueur, course à pied et lutte), courses dont certaines en armes et enfin épreuves de combat (lutte et pancrace). Les athlètes concourent nus dans des compétitions uniquement réservées aux hommes, les femmes n’étant même pas admises dans le public.
En dépit d’une « laïcisation » croissante des Jeux olympiques, la christianisation de l’empire romain scelle le sort d’une manifestation perçue comme païenne : en l’an 393 de notre ère, l’empereur Théodose en décrète l’interdiction. Les temples sont détruits pour laisser la place à des églises. Le site subit également les outrages de la nature, en particulier ceux des deux cours d’eaux voisins. Si leur mémoire est préservée au travers des sources littéraires, notamment les odes aux vainqueurs de Pindare, le site n’est redécouvert qu’au XVIIIe siècle et fouillé de manière systématique par les archéologues allemands à partir de 1875. Un français, Pierre de Coubertin, y trouve l’inspiration et entreprend de ressusciter les Jeux olympiques à la fin du XIXe siècle.
Bibliographie :
De Carbonnières Philippe, Olympie. La victoire pour les dieux, Paris, CNRS éditions, 2003, 127 p.
Decker Wolfgand, Thuillier Jean-Paul, Le sport dans l’Antiquité. Égypte, Grèce, Rome, Paris, Picard Antiqua, 2004, 266 p.
Finley Moses I., Pleket, H.P., 1000 ans de Jeux olympiques, Paris, Perrin, 2004, 240 p.
Paleologos Kleanthis, Olympia and the Games of Antiquity, London, Ephesus Publishing, 2005, 255 p.