La révolution du Jasmin |
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Titre de la collection
19 20. Edition nationale
Date de première diffusion
15/01/2011
Résumé
Le vendredi 17 décembre 2010, un jeune homme s'immole par le feu à Sidi Bouzid. C'est le début des manifestations contre le chômage et la vie chère en Tunisie. Après plusieurs semaines d'affrontements avec les forces de l'ordre et de nombreuses victimes, le président Ben Ali prend la fuite en Arabie Saoudite. Retour sur la révolution du Jasmin.
Le reportage alterne des images factuelles avec l'interview d'un architecte tunisien.
[Source : documentation France 3]
Chaîne de première diffusion
FTV - F3
Forme audiovisuelle
Journal
Thème principal
Enjeux historiques contemporains XIXe-XXIe s.
Générique
- Aloulou Sami - Participant
- Sabourault Isabelle - Journaliste
Lieux
- Tunisie - Chotts et désert - Sidi Bouzid
- Tunisie - Nord - Tunis
Langue d'origine
Français
Contexte
La révolution du Jasmin
François Siino
Le 14 janvier 2011, moins d’un mois après le début d’émeutes populaires en Tunisie, le Président Zine El Abidine Ben Ali fuit le pays en avion en direction de l’Arabie Saoudite. La première des révolutions arabes qui ont marqué l’année 2011 a pris de court la plupart des observateurs et des responsables politiques, notamment en France où l’information sur les événements ne commencera véritablement à être diffusée qu’à la fin du mois de décembre 2010, deux semaines après le début des manifestations. Un peu plus de 23 ans après le coup d’Etat « médical » qui l’a porté au pouvoir, l’ancien ministre de l’intérieur d’Habib Bourguiba paraissait inamovible. A l’intérieur du pays, la répression brutale de toute opposition et la pratique d’un clientélisme récompensant les allégeances lui permettait d’envisager un maintien au pouvoir sans limite de durée. A l’extérieur, la réputation soigneusement entretenue de bon élève en matière de libéralisme économique et de rempart contre l’islamisme lui valait un soutien quasi unanime des responsables politiques occidentaux qui acceptaient de fermer les yeux sur les violations des droits de l’homme et les pratiques de prédation économique organisées par les familles du président et de ses proches.
Le reportage revient en images sur certains des moments clés de cette brève mais décisive séquence de l’histoire tunisienne. Le point de départ de la révolte se situe à Sidi Bouzid, petite ville du centre du pays, où le 17 décembre 2010, un jeune vendeur ambulant s’est immolé par le feu devant les bâtiments du gouvernorat. Les premières manifestations à l’occasion de son enterrement s’étendent rapidement à d’autres villes du pays, mêlant revendications sociales et politiques. La réaction brutale de la police et des forces de sécurité tirant à balles réelles sur la foule fait de nombreuses victimes. Mais cela n’empêche pas les manifestations de prendre une ampleur jusque là inégalée, ce dont témoigne par téléphone l’avocate Radhia Nasraoui, interrogée le 6/01/2011. Le rôle d’internet et des réseaux sociaux, espace privilégié de circulation de l’information est également évoqué par un jeune avocat tunisien vivant à Paris et engagé dans le soutien à la révolution. Les images de la répression circulent à l’intérieur et à l’extérieur du pays, accentuant la détermination des manifestants et forçant les médias internationaux à faire état d’un mouvement jusque là inédit dans le monde arabe. Face à une mobilisation qui atteint bientôt la capitale, le président Ben Ali prononce le 13/01/2011 un dernier discours où se mêlent les promesses de mesures économiques et de libéralisation politique. Mais comme en témoigne la poursuite des manifestations et les slogans, il ne dispose plus aucune crédibilité. L’armée nationale n’ayant apparemment pas l’intention de participer à la répression, le président choisit de s’enfuir avec une partie de sa famille.
Bibliographie
Bendana Kmar, 2011, Chronique d’une transition, Paris, Editions du Script.
Camau Michel, Geisser Vincent, 2003, Le syndrome autoritaire. Politique en Tunisie de Bourguiba à Ben Ali, Paris, Presses de Sciences Po.
Marzouki Moncef, Geisser Vincent, 2009, Dictateurs en sursis. Une voie démocratique pour le monde arabe, Paris, Editions de l’Atelier.
Graciet Catherine, Beau Nicolas, 2009, La régente de Carthage. Main basse sur la Tunisie, Paris, La Découverte.