Monuments islamiques en Jordanie |
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Titre de la collection
La télévision Jordanienne
Date de première diffusion
1988
Résumé
Les conquêtes islamiques ont laissé un grand nombre de sites archéologiques qui témoignent des évènements historiques que la région a connus.
En fait les lieux concernés par la propagation de l’islam sont nombreux, à commencer par le sud (Minta) où les ruines témoignent des diverses batailles et conquêtes passées. Les ruines, pleines de symboles et inscriptions, révèlent le modèle architectural de l’époque de la conquête islamique.
Beaucoup de ses sites sont devenus des destinations touristiques aussi bien pour les touristes étrangers que pour les écoliers ou les chercheurs en archéologie ou en architecture.
Ces sites occupent une place importante dans le développement du tourisme local et religieux .
Sociétés de production
-
La télévision - Production propre
Chaîne de première diffusion
JRTV - Jordan Television
Forme audiovisuelle
Documentaire
Thème principal
Mondes arabe et musulman
Thème secondaire
- Tourisme et sites culturels / Sites archéologiques
- Tourisme et sites culturels / Sites touristiques
Générique
- Toufane Fawaz - Présentateur
- Merad Rafik - Réalisateur
Lieux
- Jordanie - Plateau de Transjordanie - Provinces
Informations complémentaires
Château d'Ajloun- Qasr Al Azrak - Palais Al Harrana - Château Al Karak - Qsar Amra - Qasr - les gens de la Caverne - Mosquée Al-Aqsa - sanctuaires des Sahabas
Contexte
Les sites archéologiques
Norig Neveu
Ce documentaire produit en 1988 porte sur les sites archéologiques islamiques en Jordanie et tente de présenter les monuments les plus significatifs construits depuis l’avènement de l’Islam au VIIe siècle. Cette vidéo est représentative d’un recentrement de la topographie islamique sur le territoire national jordanien après la perte de Jérusalem et ses lieux saints en 1967.
Le documentaire s’ouvre sur une présentation de la lettre envoyée par le Prophète Muhammad à l’empereur byzantin Héraclius en 628-629, pour le persuader de se convertir à l’Islam. Ce document représente un objet de mémoire fondamental, qui permet de relier directement l’histoire jordanienne à la personne du Prophète. La Jordanie est ensuite présentée comme porte de la conquête islamique du Bilâd al-Shâm, par l’intermédiaire de trois batailles : Mu’ta (629), Fahl (635) et Yarmouk (636). Les batailles de Fahl et Yarmouk se sont soldées par des victoires des armées musulmanes sur les Byzantins. Un certain nombre de Compagnons du Prophète ont cependant péri lors de ces batailles. Leurs mausolées ont fait l’objet d’une importante campagne de rénovation depuis les années 1980. Cette campagne, effectuée à l’initiative du ministère des waqf-s, qui gère les biens religieux islamiques, et du roi Hussein, met aussi en lumière comme figures historiques exemplaires certains Compagnons : ’Abû ‘Ubayda b. al-Jarrah et Ja‘far b. Abî Tâlib.
Le documentaire accorde une place importante au patrimoine d’époque omeyyade dont il détaille un certain nombre de sites : la citadelle d’Amman, les châteaux du désert, le Dôme du Rocher, la grotte des Sept Dormants… Il est en ce sens représentatif de la valorisation du patrimoine islamique omeyyade entamée à la fin des années 1990 lors de l’élaboration d’une histoire nationale officielle. Le choix des omeyyades s’explique par la volonté de valoriser des peuples considérés comme indigènes (Maffi, 2004).
La forteresse d’Ajlun, Qala‘at al-Rabad construite à la fin du XIIe siècle par Izz al-Din, est aussi évoquée car elle permet de rattacher le pays à l’importante figure historique de Saladin. Le bâtiment servit de base aux armées de Saladin dans leur lutte contre les Croisés qui avaient installé des monuments fortifiés à Karak, Tafila et Aqaba. Cette lutte se solda par la prise de Jérusalem par Saladin en 1187. Le documentaire se clôt par une rapide évocation du patrimoine architectural mamelouke - dont le fort d’Aqaba- et ottoman. Le château d’Azraq et le fort d’Aqaba ont servi de base aux généraux de la Révolte arabe, notamment au Sharif Faysal, frère du roi Abdallah I. Cela permet aujourd’hui de présenter symboliquement la dynastie hachémite comme héritière et défenseuse de cette histoire islamique.
Ces sites archéologiques sont depuis 2001 valorisés dans le cadre de la promotion du tourisme islamique. L’objectif est d’attirer des touristes régionaux et internationaux, notamment lors du pèlerinage, le hajj, et de l’Umra. Ces monuments offrent ainsi au pays de nouveaux lieux de mémoire relatant un passé glorieux et présentent une continuité historique entre les premiers temps de l’Islam et la Jordanie contemporaine.
Bibliographie :
Ghazi Bin Muhammad, (Prince), (ed.), 1999, The Holy Sites of Jordan, Amman, Turab.
Irene Maffi, Politiques du patrimoine et politiques de la mémoire en Jordanie, entre histoire dynastique et récits communautaires, Dijon-Quetriny, Edition Payot Lausanne, 2004, p.358.
Norig Neveu, «La sacralisation du territoire jordanien, Reconstruction des lieux saints nationaux, 1980-2006», in Archives de Sciences sociales des Religions, no 151, 2010, pp. 107-128.
Norig Neveu, «Islamic Tourism in Jordan, Sacred topography and State Ambitions, 1980-2009 », in Noel Scott and Jafar al-Jafari, Tourism in the Muslim World, Bringing Tourism Theory and Practice, vol.2, Bingley, Emerald,pp.141-157.