Village El Iraq à Karak |
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Titre de la collection
Notre village
Date de première diffusion
2001
Résumé
Cet épisode porte sur l'un des villages de Karak, sanctuaire du sud du pays, le village de l'Iraq qui est entouré sur trois côtés par des montagnes, alors que le quatrième côté donne sur la Mer Morte.
En dépit de sa topographie difficile, les habitants qui sont venus d'Irak et se sont installés là, travaillent dans divers secteurs en plus de l'élevage.
La plupart d'entre eux occupent des postes dans la fonction publique, comme l'éducation, mais n'abandonnent pas pour autant leur travail dans l’agriculture et l'élevage.
Le bel environnement dans ce village convient à l'exploitation du bétail, d’où le développement de l'industrie laitière et la production de viande favorisée par les pâturages naturels.
Sociétés de production
-
La télévision - Production propre
Chaîne de première diffusion
JRTV - Jordan Television
Forme audiovisuelle
Documentaire
Thème principal
Sites touristiques
Générique
- Tarawaneh Abdelwahab - Auteur œuvre originale
- Tarawaneh Abdelwahab - Présentateur
- Sawaqid Moukhlis - Réalisateur
Lieux
- Jordanie - Plateau de Transjordanie - Karak
Informations complémentaires
Montagnes - Vue du village - Interview avec des citoyens - Interviews sur les lieux de travail
Contexte
Village d’al-‘Arâq- Karak
Norig Neveu
Ce documentaire est consacré au village d’al-‘Arâq, situé au sud de la ville de Karak. Le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), créé en 1967 a participé à l’élaboration de ce documentaire. Les principaux objectifs du fond (santé de la reproduction, population et développement, «égalité des genres) sont lisibles dans les sujets abordés dans ce document. La vidéo se structure autour d’interviews d’habitants, principalement des femmes, qui évoquent le mode de vie dans ce village rural du sud de la Jordanie. Le documentaire est représentatif d’une démarche ethnographique avec une influence folkloriste s’intéressant principalement à la culture des campagnes ou des classes sociales moins privilégiées. Le courant folkloriste s’est développé à partir des années 1960 en Jordanie, parmi l’élite urbaine du pays. A cette époque, le jeune Etat indépendant portait un intérêt spécifique à l’histoire et à l’artisanat local (Maffi, 2004).
Le documentaire met en lumière le mode de vie des habitants d’al-‘Arâq (hospitalité, mariage, travail), en insistant sur le caractère rural du village. Ce dernier est situé dans une zone au relief accidenté, à proximité de la Mer Morte. La société locale est organisée selon le système tribal qui garde une certaine importance dans l’organisation des relations sociales et la gestion de l’hospitalité (Jungen, 2009). Une partie des personnes interrogées dans le documentaire travaillent dans la fonction publique (armée, enseignement…) cependant l’activité agricole tient une place fondamentale dans la pluparts des récits. Avec la vallée du Jourdain, la région de Karak est l’une des plus importantes du royaume en termes de production agricole. Cette activité est toutefois concentrée dans les plaines de Karak où la production de fruits, de céréales et d’olives est importante. L’activité agricole dans la région d’al-‘Arâq est plutôt tournée vers l’élevage, notamment caprin ainsi que la production d’olives et de fruits.
Une attention particulière est portée à la condition des femmes dans ce documentaire. On voit ainsi que, comme une grande partie des femmes jordaniennes, les femmes d’al-‘Arâq n’ont pas de travail rémunéré. Elles participent cependant activement aux activités agricoles (récoltes, production de beurre…). La participation politique, économique ou sociale des femmes est paradoxale en Jordanie. En effet, en 1996, le pays pouvait se targuer d’avoir le plus fort taux d’alphabétisation des femmes de la région. Cependant à la même époque seulement entre 12, 5 et 16% des femmes de plus de 15 ans travaillaient. Il s’agissait principalement des jeunes femmes (entre 20 et 29 ans) qui travaillaient pour la fonction publique (Roussillon et Zryouil, 2006). Le reportage est ainsi représentatif de la volonté de la monarchie de promouvoir le droit des femmes, notamment par l’intermédiaire d’ONG royales, mais aussi du rôle qu’ont ces dernières comme garante du patrimoine à l’échelle locale.
Bibliographie
Riccardo Bocco et Géraldine Chatelard, Jordanie : le royaume frontière, Paris, Autrement, 2001.
Christine Jungen, Politique de l’hospitalité en dans le sud jordanien, Clamecy, Karthala-Ifpo, 2009.
Irene Maffi, Pratique du patrimoine et politique de la mémoire en Jordanie. Entre histoire dynastique et récits communautaires, Dijon-Quetriny, Edition Payot Lausanne, 2004.
Alain Roussillon et Fatima-Zahra Zryouil, Etre femme en Egypte, au Maroc et en Jordanie, La Courneuve, Aux lieux d’être, 2006.