Les fruits des bois |
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Titre de la collection
Geo & Geo
Date de première diffusion
18/01/2010
Résumé
Documentaire sur les recettes et les traditions associées à la châtaigne de Canepina (province de Viterbo) et à la production de noisettes à Caprarola.
Habitant de Canepina, Paolo Santini rappelle la tradition des tonneaux en bois de châtaignier.
Professeur à l’école hôtelière de Caprarola, Luigi Cervello donne un cours sur le risotto aux noisettes. Le proviseur Bernardino De Marino présente différents gâteaux aux noisettes. Images de la fête de la noisette à Caprarola.
Chaîne de première diffusion
RAI - RAI Tre
Forme audiovisuelle
Documentaire
Thème principal
Agriculture, élevage
Thème secondaire
- Société et mode de vie / Cuisines
Générique
- Bonfiglioli Anna - Auteur œuvre originale
Lieux
- Italie - Centre - Canepina
- Italie - Centre - Caprarola
Informations complémentaires
Avertissement : expiration des droits au quatrième trimestre 2013.
Contexte
Les fruits des bois
Martine Chalvet
Le reportage évoque des traditions anciennes et montre qu’elles perdurent encore en 2010 notamment à Canepina et à Caprarola, deux villes de la province de Viterbe. Les pratiques séculaires de la cueillette semblent, par exemple, toujours vivaces. Les hommes, les femmes et les enfants vont encore aux bois ramasser de nombreuses richesses : branchages, herbes, champignons, fruits. D’autre part, les hommes ont su profiter des espèces sauvages pour les mettre en culture. Les fraises des bois sont ainsi devenues des fraises agricoles cultivées sous serres. Les châtaigniers ont été greffés et les noisetiers sont également cultivés. Désormais, les anciens usages s’associent aux modes modernes de culture et de traitement des fruits récoltés. Greffes, tailles, entretien du sous-bois se font avec les machines modernes. De même le traitement, le tri et le conditionnement des produits se déroulent en usine.
Au-delà d’une nostalgie des anciennes coutumes, le reportage vise aussi à promouvoir les produits locaux issus des bois. Il souligne les qualités diététiques de la noisette, vante les possibilités de conservation et les facilités d’usage des produits anciens dans le monde moderne, puis présente la grande diversité des utilisations. La châtaigne et la noisette donnent de multiples produits gastronomiques : marrons glacés, nougats, croquants, pain, pâtes, liqueurs, sirops, huile, gâteaux, tartes, soupes, risotto à la noisette… Les arbres donnent aussi un bois aux propriétés particulières. Résistant à l’humidité et à la moisissure, le châtaignier est, par exemple, utilisé pour faire les tonneaux.
En Europe, la culture de la châtaigne est en déclin. Dès le début du XXème siècle, son utilité comme « arbre à pain » s’est fait moins ressentir avec le développement d’une agriculture plus productive, l’ouverture des échanges et des marchés, la culture de nouveaux produits comme la pomme de terre. En Corse et dans les Cévennes, la châtaigneraie abandonnée par les hommes devient peu à peu sauvage. En Italie, le châtaignier occupe plus de 10% de la superficie boisée nationale, dont seuls 3% sont intéressés par la castagniculture fruitière. Ce déclin est d’autant plus fort que la culture des châtaignes est menacée par le développement de la nouvelle maladie du chancre et la progression plus ancienne de la maladie de l’encre. Au-delà des arbres, les fruits eux-mêmes sont attaqués par des parasites et des insectes, notamment par le balanin et le carpocapse. En Italie, un nouveau ravageur est apparu vers 2002 à partir de greffes en provenance de Chine : le cynips du châtaignier.
En dépit de tous ces blocages, on enregistre actuellement une inversion de tendance et un regain d’intérêt pour le châtaignier. Avec une production annuelle moyenne proche de 60 000 t., l’Italie reste, tout de même, le troisième producteur mondial de châtaignes et détient la première place en Europe. Le pays y possède d’ailleurs la plus grande superficie productrice avec de nombreuses régions : Ligurie, Piémont, Lombardie, Vénétie, Emilie, Toscane, Latium, Campanie. En s’appuyant sur les médias, les producteurs, les acteurs locaux et les élus cherchent à valoriser les ressources économiques (fruit et bois), paysagères, gastronomiques et touristiques de la châtaigneraie. En montrant la fête de la noisette à Caprarola, des villages et des paysages magnifiques, le maintien mais aussi la modernisation des traditions anciennes, les multiples possibilités gastronomiques de la noisette et de la châtaigne, l’entretien collectif des bois qui permet de prévenir les incendies et de protéger les sols, le reportage s’intègre pleinement dans ce mouvement de valorisation de la région du Latium.
Bellini E., Il Castagno e le sue Risorse, Firenze, Accademia dei Georgofili, Edizioni Polistampa, 2002.
Pitte J. R., Terres de castanide : hommes et paysages du châtaignier de l'Antiquité à nos jours, Paris, Fayard, 1986