Economie du tourisme en Italie |
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Titre de la collection
Settegiorni in Parlamento
Date de première diffusion
06/11/2010
Résumé
Commentaire sur le tourisme en Italie, en particulier sur les nouvelles stratégies commerciales avec différentes offres.
Certains experts sont interrogés à ce sujet.
Vues de personnes en vacances dans différentes destinations touristiques.
Chaîne de première diffusion
RAI - RAI Uno
Forme audiovisuelle
Magazine
Thème principal
Tourisme et sites culturels
Générique
- Bernabo' Bocca - Participant
- Winteler Daniel John - Participant
- Marzotto Matteo - Participant
Contexte
Économie du tourisme en Italie
Stéphane Mourlane
Le goût pour le voyage en Italie est ancien. La destination transalpine est même indissociable de l’évolution qui conduit à « l’invention du tourisme ». Dès le XVIe siècle, l’Italie accueille quelques voyageurs humanistes comme Montaigne. D’autres suivront et la Péninsule devient une étape majeure de la peregrinatio academica et du Grand Tour dont la pratique, d’abord établie par les Anglais, se répand sur l’ensemble du vieux continent au XVIIIe siècle comme consécration de l’achèvement de l’éducation des jeunes et fortunés aristocrates européens. C’est au XIXe siècle que le tourisme en Italie prend son essor. Les charmes de l’Italie y prennent place dans le courant romantique, tandis que l’essor du chemin de fer rend les voyages moins fastidieux. Le voyage en Italie ne concerne toutefoisLe pays que les catégories sociales les plus privilégiées. Nombreux sont ceux qui éprouvent le besoin de rapporter par écrit leur parcours dans des récits où se juxtaposent sentiments éprouvés et observations attentives des paysages et des populations du pays visité. De ce goût de la plume naît un genre littéraire à part entière qui non seulement entretient l’engouement pour la Péninsule, mais définit aussi, et pour longtemps, dans l’imaginaire collectif les « vivenda », c’est-à-dire les lieux à voir. Les guides touristiques qui apparaissent dans la seconde moitié du XIXe siècle balisent plus encore les itinéraires.
À partir des années 1950 se développe un tourisme de masse international. L’Italie devient l’une des principales destinations et occupe longtemps la première place du classement mondial. Ce succès est dû à l’exceptionnel patrimoine artistique et culturel du pays qui compte le plus grand nombre de sites classés au patrimoine de l’Unesco (45). En 2009, près de 46% des touristes se rendent dans « une ville d’intérêt historique et artistique ». L’Italie dispose aussi de nombreux atouts géographiques. Le pays compte ainsi le plus important littoral maritime européen avec 7400 kilomètres de côtes. Le tourisme balnéaire s’y développe en particulier sur les rivages de l’Adriatique ou sur la Riviera ligurienne et dans une moindre mesure dans le Sud. La partie nord de l’Italie et ses massifs alpins bénéficient de l’essor des sports d’hiver. Les paysages campagnards du Belpaese attirent également nombre de touristes. L’agriturismo, où les formes de prestations offertes sont en lien avec l’exploitation agricole, connaît un vif succès dans l’Italie du centre, en particulier en Toscane. Conscientes de l’intérêt de ce capital paysager, les autorités italiennes ont adopté des mesures précoces de protection de l’environnement. En 2010, environ 10% du territoire est protégé, sous des formes très diverses : parcs nationaux ou régionaux et réserves naturelles régionales ou d’État.
En 2009, la Péninsule accueille dans ces conditions 43 millions de visiteurs en provenance d’Allemagne (9 millions), des Etats-Unis (3,9 millions), de France (3,3 millions et du Royaume-Uni (2,7 millions). Selon les estimations, le secteur du tourisme réalise entre 10% et 12% du PIB national et emploie, directement et indirectement, près de 3 millions de personnes. Ressource majeure de l’économie italienne, le développement du tourisme est pour l’État une préoccupation constante, renforcée en période de crise. Le secteur doit en effet faire face à la concurrence internationale : l’Italie a rétrogradé au cinquième rang des destinations dans le monde derrière la France, l’Espagne, les Etats-Unis et la Chine. Les mesures adoptées en 2010 visent donc à assurer une meilleure promotion de l’Italie dans le monde, mais aussi à moderniser une offre touristique adaptée à une demande en constante évolution. Ainsi, il apparaît indispensable de prendre en compte les exigences environnementales des touristes en luttant contre la pollution ou l’urbanisation désordonnée notamment des littoraux. Il convient aussi de revoir l’organisation et la gestion administratives du tourisme qui réclame, comme d’autres secteurs, une harmonisation des procédures rendues complexes et parfois confuses en raison d’une décentralisation croissante. Le rééquilibrage régional en faveur du Sud est enfin un autre des enjeux pour que l’Italie maintienne et renforce son attractivité touristique.
Bibliographie :
Marc Boyer, Histoire du tourisme de masse, Paris, PUF, 1999.
Annunziata Berrino, Storia del Turismo in Italia, Bologna, Il Mulino, 2011.