Visite des jardins Hanbury situés en bordure de mer à Vintimille, sur la côte ligure. Fondés en 1867 par Thomas Hanbury, un riche anglais, les jardins exotiques se sont développés grâce à plusieurs jardiniers parmi lesquels Ludwig Winter.
Mauro Mariotti, de l'Université de Gênes, présente l'ensemble botanique et fournit des explications sur la grande variété des plantes exotiques présentes.
Type
video
Sociétés de production
RAI - Production propre
Chaîne de première diffusion
RAI - RAI Due
Forme audiovisuelle
Documentaire
Personnalités
Mariotti Mauro
Thème principal
Sciences du vivant
Thème secondaire
Paysages et Environnement / Protection des espaces naturels
Générique
Rota Paola - Présentateur
Période d'événement
De 1850 à 1900
Lieux
Italie - Nord Occidentale - Ventimille
Langue d'origine
Italien
Durée
3m14
Contexte
Contexte
Les jardins botaniques Hanbury
Martine Chalvet
Ce reportage tourné par la RAI en 2010, présente les richesses du jardin botanique créé au XIXe siècle par l’anglais Thomas Hanbury au cap de la Mortola près de Vintimille.
Ayant fait fortune dans le commerce des épices, du thé et de la soie, Thomas Hanbury est séduit par les paysages et la douceur climatique de la côte ligure. Comme ses riches compatriotes, il cherche une villégiature loin des rigueurs de l’hiver anglais. En 1867, de retour de Chine, il acquiert une demeure du XVIe siècle, perchée sur un promontoire au dessus de la Méditerranée et 18 ha. de terrains en pente couverts d’oliviers, d’orangers et de myrtes au cap de la Mortola près de Vintimille. Au centre de la propriété, il restaure l’ancien palais Orengo et sur les conseils de son frère, Daniel, il décide d’installer un jardin exotique. Il s’appuie sur le concours de botanistes allemands prestigieux tels Ludovic Winter, Gustav Cronemayer, Kurt Dinter et Alwin Berger. A la mort de Thomas Hanbury, cette œuvre est poursuivie par son fils Cecil et surtout par sa belle fille, Lady Dorothy Symons. En 1960, faute de moyens financiers, Lady Dorothy vend le domaine à l'État italien en s'assurant de son inaliénabilité. Le jardin fait aujourd'hui partie des Grandi Giardini Italiani et a été classé comme « zone régionale protégée» depuis 2000.
Bénéficiant d’un climat particulièrement propice, le domaine de la Mortola a pu devenir un jardin de plantes méditerranéennes et un parc d’acclimatation peuplé de végétaux du monde entier. Actuellement, il se compose de 4 000 variétés différentes. Professeur de botanique à la faculté de Gènes et actuel responsable du jardin de Hanbury, Mauro Mariotti évoque les collections les plus importantes : les succulentes, originaires des différents déserts du globe notamment la collection de cactus et d’euphorbes, le jardin mexicain avec ses aloès, ses agaves et ses yuccas, la forêt australienne peuplée d’eucalyptus et de mimosas, la collection de roses, avec ses roses cultivées, ses roses antiques et ses roses en provenance de Chine. On pourrait y rajouter une forêt de bambou, un jardin d’agrumes, une collection de bignoniacées, une palmeraie sans oublier les plantes méditerranéennes largement présentes dans la partie haute de la propriété notamment les lilas, les bougainvillées, les lavandes, les jasmins et les lauriers roses. Au-delà des seuls végétaux, les Hanbury ont aussi mis en valeur une culture venue du monde entier. Le palais italien et ses fontaines voisinent avec une cloche japonaise mais aussi avec les mausolées où reposent pour l’éternité les cendres de Lady Dorothy (Petit Temple des Quatre Saisons) mais aussi de Thomas et de sa femme (Mausolée Mauresque).
Ouvert au public par Lady Dorothy Symons, le parc botanique de la Mortola offre ses magnifiques paysages, ses jardins et son palais aux regards de plus de 50 000 visiteurs par an. Au-delà du seul aspect touristique, le jardin présente un véritable intérêt scientifique. Dans les années 80, l’ensemble de la propriété a d’ailleurs été confié à l’Institut de Botanique de l’Université de Gênes désormais chargé de l’entretien du jardin et des bâtiments mais aussi de l’organisation de rencontres internationales. Peuplé de plantes du monde entier, le jardin représente un centre d’étude très important pour les étudiants et les botanistes.
Bibliographie :
-Mosser M., Teyssot G., Histoire des jardins de la Renaissance à nos jours, Paris, Flammarion, rééd 2002, 600 p.
-Wade J., Grandi Giardini Italiani, Rizzoli, 2002, 224 p.
-Wharton, E., Villas et jardins d'Italie, Tallendier, réed 2009, 154 p.
-Grandi Giardini Italiani, Guida 2012, ed. Grandi Giardini Italiani, mars 2012, 208 p.
Transcription
- silence
- Sur le promontoire de la Mortola, en Ligure, dans la commune de Vintimille,
- on trouve des jardins vraiment enchanteurs, qui portent le nom de la personne qui en 1867 les acheta en les transforma en un véritable paradis botanique.
- C’était Thomas Hanbury, qui avec son frère Daniel et le paysagiste Ludwig Winter, commença à prendre soin de cette ferme tout à fait extraordinaire,
- en apportant ici des plantes du monde entier.
- silence
- Les jardins botaniques Hanbury ont aussi traversé des périodes de dégradation, mais grâce à une série de projets ils sont en train de retrouver leur splendeur passée.
- silence
- Professeur Mariotti, ces jardins ont une histoire charmante.
- Oui, ils ont un charme ancien et un esprit jeune. Thomas Hanbury avait 35 ans quand en revenant de Chine il a vu Capo Mortola, qui n'était qu'un pâturage pour les chèvres.
- Et avec Ludwig Winter, qui avait 21 ans, il l’a redessiné complètement ;
- il a fait ce que voulaient faire les anglais en Cornouailles, c’est à dire acclimater les plantes des pays chauds pour les introduire dans toute l’Europe.
- Ici, il a trouvé le bon climat et a donc introduit de nombreuses plantes, du monde entier.
- silence
- Des plantes du monde entier. Et actuellement, quelles sont les collections les plus importantes ?
- Les collections les plus importantes et les plus riches du jardin, ce sont celles des plantes succulentes, dites plantes grasses:
- les cactacées avec son opuntia, une figue de Barbarie pratiquement.
- Nous avons la deuxième collection d'opuntia la plus importante après celle de la Ville de Mexico,
- et nous avons l’aloès, les agaves, les euphorbes, toutes les plantes succulentes et bien d’autres.
- Nous avons aussi des mimosas, de l'acacia d’Australie, qui forme, avec d’autres espèces australiennes, ce qu’on appelle une forêt australienne ;
- nous avons beaucoup de roses : roses cultivées, roses anciennes, presque introuvables on peut dire.
- Et puis la sauge, différentes espèces d’eucalyptus et beaucoup d’autres espèces qu’on trouve rarement ailleurs.
- silence
- Et je sais que ce jardin a aussi un intérêt scientifique au niveau international. Pourquoi ?
- Les jardins botaniques Hanbury sont en réseau. Travailler en réseau c’est important aujourd'hui et ils le sont comme presque tous les jardins botaniques du monde.
- Grâce à ces jardins botaniques on peut s’échanger les graines et des chercheurs du monde entier viennent ici pour étudier nos plantes.
- silence
- Donc, moi je vais me reperdre parmi ces plantes.
- Merci Professeur Mariotti. Ces plantes sont vraiment extraordinaires et grâce à leur beauté, elles ont su défier l’histoire et le temps.