Italo Calvino |
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Titre de la collection
Effetto ieri
Date de première diffusion
22/04/2009
Résumé
En compagnie du journaliste Stefano Fratini, les invités de l'émission parlent du grand écrivain italien Italo Calvino (1923-1985).
Ils racontent quelques anecdotes sur sa vie et s'attardent en particulier sur l'origine de sa famille. Ils évoquent sa contribution à la guerre, en tant que membre de la résistance partisane.
Ils rappellent également ses écrits, et notamment ses premières œuvres littéraires et les chansons écrites pour le cercle culturel "Cantacronache", fondé par un groupe d'intellectuels de Turin, à la fin des années 1950.
Photographies en noir et blanc liées à la vie et la carrière de Italo Calvino
Chaîne de première diffusion
RAI - RAI Due
Forme audiovisuelle
Magazine
Thème principal
Arts, cultures et savoirs
Générique
- Pafumi Leyla - Journaliste
- Graziano Luca Nino - Journaliste
Informations complémentaires
Photos d'archives en noir et blanc de Italo Calvino
Contexte
Italo Calvino
Stéphane Mourlane
Italo Calvino compte parmi les auteurs les plus forts et les plus originaux de la littérature italienne dont il participe au grand mouvement de créativité après la chute du fascisme. Né à Cuba le 15 octobre 1923, il grandit à San Remo sur la côte ligure où ses parents se sont installés en 1925. Ses études d’agronomie sont interrompues par la guerre. Lorsque Mussolini instaure en 1943 la République sociale italienne sur le Nord de l’Italie, Calvino rejoint la Résistance. Il porte le foulard rouge au sein de la brigade Garibaldi, une organisation liée au parti communiste. Cette expérience nourrit ses premiers livres (Le sentier des nids d’araignées en 1947 et Le corbeau vient le dernier en 1949) écrits dans une veine néoréaliste sans toutefois délaisser une dimension imaginaire qu’il développe dans la suite de son parcours. Il entreprend dans le même temps des études de littérature à la l’Université de Turin où il soutient une thèse sur Joseph Conrad. Son adhésion au parti communiste, second grand parti italien de l’après-guerre derrière la Démocratie chrétienne au pouvoir, lui vaut de rencontrer l’écrivain et poète Cesare Pavese qui l’influence grandement.
C’est aux côtés d’une autre grande figure littéraire de la gauche communiste italienne, Elio Vittorini, qu’il participe à la revue Il Politecnico éditée par Einaudi dont il est, avec Pavese, un collaborateur influent. La direction du Parti communiste juge cependant la revue frondeuse et fait interrompre sa publication. Calvino, qui effectue un voyage en URSS, comme nombre de « compagnons de route », n’en poursuit pas moins sa collaboration avec la presse communiste en publiant des articles dans le quotidien l’Unità et l’hebdomadaire Rinascita. A la suite de l’invasion de Budapest par l’armée soviétique, en 1956, il quitte toutefois le parti communiste comme beaucoup d’intellectuels en Europe occidentale. Il fonde en 1959 la revue littéraire Il Menabò en collaboration avec Elio Vittorini.
Son œuvre est alors à double visage : d’une part centrée sur la réalité quotidienne (Macovaldo et La journée d’un scrutateur en 1963) et d’autre part explorant la fable où comme dans la trilogie Nos ancêtres (Le Vicomte pourfendu en 1952, Le Baron perché en 1957 et le Chevalier inexistant en 1959), l’ironie reflète les préoccupations sociales de l’auteur. En 1967, son installation à Paris, où il fréquente les membres de l’Oulipo autour de Raymond Queneau, donne une nouvelle tonalité à son écriture. Il subit en effet l’influence de ce groupe qui, influencé par le postmodernisme, fait du formalisme une exigence au pouvoir heuristique. Calvino s’appuie donc sur des analyses combinatoires et des techniques de permutation dans l’écriture de plusieurs livres (Les villes invisibles en 1972, Le château des destins croisés en 1973 ou encore Si par un mois d’hiver un voyageur en 1979).
Parallèlement à cette carrière d’écrivain à succès, Calvino poursuit une réflexion critique sur la littérature au travers d’articles publiés dans de nombreuses revues ou au travers d’essais (notamment La machine littérature en 1984). Il meurt à Sienne brutalement d’une hémorragie cérébrale le 19 septembre 1987, laissant derrière lui une œuvre aussi marquante que variée.
Bibliographie :
Baranelli Luca, Bibliografia di Italo Calvino, Pisa, Scuola normale superiore, 2008, 294 p.
Ferroni Giulio, Letteratura italiana contemporanea. 1945-2007, Milano, Mondadori Università, 2007, 376 p.
Livi François, La littérature italienne contemporaine, Paris, PUF, 1995, 127 p.
Perrella Silvio, Calvino, Roma, Laterza, 1999, 235 p.
Ribatti Domenico, Italo Calvino e l’Einaudi, Bari, Stilo, 128 p.