Le théâtre La Scala: histoire et mythe |
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Titre de la collection
Magazzini Einstein
Date de première diffusion
19/02/2009
Résumé
Documentaire sur l'histoire et les mythes légendaires du Teatro alla Scala de Milan.
Le documentaire évoque ses grands musiciens et la relation entre Giuseppe Verdi et La Scala, relation caractérisée par de nombreux événements et conflits et reconstituée d'après l'histoire des principaux acteurs, le chef d'orchestre Giulini, la soprano Leyla Gencer et l'historien Lorenzo Arruga.
Images du bombardement du théâtre pendant la seconde guerre mondiale et sa reconstruction;
Photos d'archives et photos des cantatrices Maria Callas et Renata Tebaldi, et des chefs d’orchestre Herbert Von Karayan, Victor De Sabata et Arturo Toscanini.
Chaîne de première diffusion
RAI - RAI Tre
Forme audiovisuelle
Magazine
Thème principal
Musiques et chants
Générique
- Gencer Leyla - Participant
- Giulini Carlo Maria - Participant
- Arruga Lorenzo - Participant
Lieux
- Italie - Nord Orientale - Milan
Informations complémentaires
Images d'archives en noir et blanc, représentant le bombardement du théâtre de La Scala pendant la seconde guerre mondiale, et de grands artistes qui s'y sont produits.
Contexte
Le théâtre de la Scala : histoire et mythe
Stéphane Mourlane
La Scala de Milan est l’un des scènes d’opéra les plus renommées dans le monde. La salle de 3600 places voit le jour en 1778 à la demande de Marie-Thérèse d’Autriche, héritière des États des Habsbourg dans lesquels figure la Lombardie. Elle doit son nom à Régina della Scala, épouse du Duc Barnabo Visconti, fondatrice au XIVe siècle d’une Église à la place de laquelle est édifiée l’œuvre de l’architecte Giuseppe Piermarini. Au XVIIIe siècle, la Scala subit la concurrence d’autres théâtres italiens qui lui sont contemporains à Naples, Venise ou Rome. Les grands musiciens du temps y proposent toutefois des créations : Mozart y présente ainsi Lucio Silla.
C’est au XIXe siècle cependant que la Scala établit sa réputation en même temps que s’affirme l’opéra italien avec les œuvres de Rossini, Donzetti, Bellini et surtout Verdi. À partir de 1830, le compositeur de Roncole y donne plusieurs créations dont Nabucco en 1842. Si son succès le conduit vers d’autres cieux après 1845, son œuvre contribue grandement au rayonnement international de la Scala qui s’impose comme la première scène italienne. Verdi n’abandonne toutefois pas Milan et revient y créer Falstaff en 1893.
Au début du XXe siècle, Giacomo Puccini prend la relève et fait de la Scala le théâtre privilégié de son œuvre. Certes après une première création, Edgar en 1889, le compositeur lucquois s’éloigne de Milan pour présenter Manon l’Escaut (1893) et La Bohème (1896) à Turin puis Tosca à Rome (1898), mais c’est à Milan qu’est jouée la première de Madame Butterfly (1904). Les œuvres de Verdi et Puccini trouvent un éclat particulier sous la baguette d’Arturo Toscanini, chef d’orchestre depuis 1899. Son talent qui n’a d’égal, selon ses musiciens, que sa rigueur et ses colères, rejaillit sur la Scala qu’il ouvre aux compositeurs étrangers à commencer par Wagner.
Opposé à la politique mussolinienne, qui, dans le domaine particulier de l’art lyrique, veut faire de Rome une place prépondérante, Toscanini quitte l’Italie pour les Etats-Unis en 1929. Il ne revient que pour la soirée inaugurale, en 1946, après que le théâtre ait été rénové à la suite du bombardement allié de Milan d’août 1943.
Dans les années 1950, de grands chefs italiens comme Carlo Maria Giulini ou étrangers comme Herbert Von Karajan viennent diriger des spectacles mis en scène par des réalisateurs de cinéma réputé comme Lucchino Viconsti ou Franco Zeffirelli. Sur scène triomphe la diva Maria Calas, américaine naturalisée grecque, mais installée en Italie où elle s’est mariée. Le public milanais découvre cette soprano à la voix si particulière en décembre 1951 dans les Vêpres siciliennes de Verdi. En 1955, son interprétation de La Traviata bouleverse un public pourtant réputé pour son exigence.
Par la suite d’autres chefs comme Claude Abbadoen 1972ou Riccardo Muti en 1986 maintiennent la Scala au firmament de l’art lyrique. Dans une programmation de plus en plus mondialisée, la Scala de Milan conserve sa réputation et demeure un passage obligé pour les artistes et les metteurs en scène dont les spectacles sont appréciés à l’aune d’une mémoire qui n’a de cesse de résonner.
Bibliographie :
Barigazzi Giuseppe, La Scala racconta, Milano, Hoepli, 2010, 650 p.
Brigman Nanie, La musique italienne, Paris, PUF, 1973, 127 p.
Milza Pierre, Verdi et son temps, Paris, Perrin, 2004, 559 p.
Prato Paolo, La musica italiana. Una storia sociale dall’unità a oggi, Roma, Donzelli, 2010, 543 p.