Rome : la galerie Borghèse |
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Titre de la collection
Magica Italia - Turismo & Turisti
Date de première diffusion
21/02/2010
Résumé
Federico Quaranta et Nicola Prudente s'entretiennent avec le magicien Heldin. Ils nous invitent à la découverte de la Galerie Borghèse, installée sur le Pincio, une colline de Rome.
La Villa Borghèse fut construite par le cardinal Scipione Borghèse, neveu du pape Paul V, au début du XVIIe siècle. Grand amateur d'art, il se rend compte le premier de l'incroyable talent des artistes Le Caravage et Le Bernin dont il raffole des oeuvres. La collection de la famille ne cesse de s'enrichir.
Au début du XIXe siècle, la "Vénus Victrix" de Canova représentant Pauline Borghèse est la dernière oeuvre ayant intégré les collections.
Vues des collections du musée et des jardins entourant la Villa : tableaux du Caravage, sculptures du Bernin.
Commentaires de Anna Coliva, directrice de la Galerie.
Chaîne de première diffusion
RAI - RAI Uno
Forme audiovisuelle
Documentaire
Thème secondaire
- Tourisme et sites culturels / Architecture
- Arts, cultures et savoirs / Arts plastiques / Peinture
- Arts, cultures et savoirs / Arts plastiques / Sculpture
Générique
- Quaranta Federico - Présentateur
- Prudente Nicola - Présentateur
Contexte
Rome, la Galerie Borghese
Stéphane Mourlane
La Galerie Borghese présente l’une des plus belles collections d’art de Rome. Le musée se situe dans un pavillon (casino nobile) au fond d’un vaste parc de 80 hectares sur la colline du Pincio. Ces terres sont acquises au début du XVIe siècle par la famille Borghese, originaire de Sienne, au moment où l’un ses siens, Camille Borghese, accède au trône de Saint-Pierre. Élu pape en 1605, Paul V entend faire bâtir, selon l’usage aristocratique de l’époque, une villa. Reprenant le modèle antique, ce type de propriété, situé en bordure de la ville, est destiné à la villégiature. Le pape entend ainsi magnifier sa famille et lui faire tirer les bénéfices de son office. Il confie donc la direction des travaux au fils de sa sœur, Scipione Caffarelli-Borghese dont il a assuré l’éducation et qu’il élève au rang de cardinal par népotisme. Le cardinal Borghese tient dès lors un rôle de premier plan dans les affaires de l’Église, souvent confondues à ses intérêts personnels et familiaux. Le pouvoir de l’Église offre en effet aux Borghese de larges ressources financières et d’importants moyens de pression pour mener à bien leur projet. Ils font ainsi appel à l’un des architectes les plus réputés du moment, Flaminio Ponzo pour la construction des jardins et du pavillon. La villa Borghese doit pouvoir rivaliser avec celle des Farnese ou des Medicis, autres grandes familles pontificales. L’architecte s’inscrit pleinement dans le style de la contre-réforme qui, tout au long du XVIIe siècle, préside à la rénovation urbanistique de la Rome baroque. Il doit satisfaire au vœu du cardinal de bâtir une « villa des délices », susceptible d’accueillir une vaste collection d’œuvre d’art. La disposition des pièces et les nombreuses fenêtres pour éclairer les œuvres répondent à cette ambition. Féru d’art, Scipione Borghese installe tout d’abord dans le pavillon la collection familiale, composée de sculptures antiques et de tableaux de maîtres toscans. Il ne tarde cependant pas à l’enrichir, usant sans scrupules de tous les moyens à sa disposition. Ainsi s’approprie-t-il, en 1607, la collection du Cavalier d’Arpin (107 tableaux) confisquée par le pape. Le cardinal Borghese y trouve matière à flatter son goût pour le maniérisme et y découvre le travail de de Michelangelo Merisi au travers de deux de ses premiers tableaux. Il est fasciné par le style novateur de celui que l’on nomme Le Caravage et acquiert de nombreux tableaux. Parmi ceux-ci figure « la Madone des Palefreniers » initialement destinée à une chapelle de la basilique Saint-Pierre. Une autre œuvre majeure de la collection est acquise plus frauduleusement encore : la « Déposition » de Raphaël est ainsi enlevée secrètement à la chapelle Baglioni de l’Église Saint-François de Pérouse. Une bonne part des œuvres est néanmoins achetée ou résultent de la protection accordée à certains artistes. Le principal bénéficiaire du soutien du cardinal est Gian Lorenzo Bernini. Les sculptures du Bernin prennent « Énée, Anchise et Ascagne » (1619), « Le Rapt de Proserpine » (1622), « David » (1624), « Apollon et Daphné » (1625) occupent une place majeure dans la collection Borghese. Elles permettent à l’artiste d’acquérir une réputation qui lui vaut de travailler à la rénovation architecturale de Rome.
À la mort du cardinal Borghese, la collection Borghese compte parmi les plus importantes du moment : aux œuvres du Cavalier d’Arpin, du Caravage, de Raphaël et du Bernin, s’ajoutent celles de Domenechino, Veronese, Titien pour n’en citer que quelques uns. Ses descendants la préservent et l’enrichissent à l’occasion. En 1782, sous les ordres de Marcantonio IV Borghese, les intérieurs du pavillon sont redécorés dans un style néo-classique. La collection est cependant gravement amputée à l’époque de l’occupation française. Le prince Camille Borghese, époux de Pauline Bonaparte, sœur de l’empereur Napoléon 1er est contraint de vendre des centaines d’œuvres (notamment des sculptures antiques et des bas-reliefs). Si une partie est restituée en 1815 à la chute de l’empire, une part de la collection demeure propriété du musée du Louvre. Afin d’éviter une nouvelle dispersion, le prince François Borghese la rend inaliénable par un Fideicommis. En 1901, le nouvel État italien en prend possession au moment du rachat de l’ensemble de la Villa Borghese afin de l’ouvrir au public. La direction de la Galerie Borghese est alors confiée au peintre et collectionneur Giovanni Piancastelli. Depuis les visiteurs sont toujours plus nombreux : en 2008, ils ont été près de 500 000.
Bibliographie :
Galleria Borghese : l’arte, la storia, Roma, Progetti museali, 1996
I Borghese, storia di una famiglia, Roma, Progetti museali, 1996