- Silence

- Dans la langue des gens du désert, le mot « kheima » (tente) désigne la famille,

- et par conséquent, la signification de kheima dépasse la notion du lieu d’habitation. La fabrication des tentes commence

- par le tissage de la feldja, sous forme de fils de poils noirs de chèvre. De la laine de mouton et des poils de chameau

- peuvent également être ajoutés, ils sont tissés de façon cohérente et bien rangés, la fabrication de la tente passe par plusieurs étapes.

- Nous tondons les chèvres, frappons les poils, les filons, les tortillons,

- puis nous égalisons la feldja, 15 ou 16 fils de feldja.

- Et nous montons une tente. C’est tout le processus de fabrication des tentes.

- Pour tisser une tente, il faut utiliser plusieurs outils

- comme les piquets, rouh, le bâton de nira, les cornes de taureau, et d’autres instruments utilisés depuis des siècles jusqu’à aujourd’hui.

- Celle-ci est la nira, celui-ci est le bâton et elle c’est la nira, et celle-ci, c’est le rouh.

- La tente n’est pas un bâtiment figé, elle est mobile et bouge avec ses propriétaires

- là où ils vont, c’est le lieu de repos qui les abrite, ils l’ont héritée à travers les générations.

- Celle-ci est l’héritage de nos ancêtres et les ancêtres de nos ancêtres, à l’époque où nous vivions dans le désert, à la sakia

- et à la tfariti, nous avions construit des tentes dans tous les déserts.

- Ce tissu s’appelle le kherq et cette corde est la khalfa, ceci est le piquet, celui là est le kefn et celui là est le kherb.

- Des noms divers des différentes composantes de la tente, qu’elle soit ouverte, cela signifie l’immensité de l’imagination et une pensée sans limites.

- La kheima symbolise l’étendue, c’est un moyen de renforcer le talent des romanciers

- et la mémoire de l’homme sahraoui, c’est pour cette raison qu’elle est fortement présente dans la poésie hassani.