Père Tony |
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Titre de la collection
Je me souviens ...
Date de première diffusion
2010
Résumé
Français d'origine libanaise, le père Tony est né dans la région de Saïda au Sud-Liban.
Il est arrivé en France, il y a 10 ans, de confession grecque-catholique melkite. Il officie à l'église St Nicolas de Myre à Marseille depuis juillet 2009.
Sociétés de production
-
Satis - Production propre
Chaîne de première diffusion
Other
Forme audiovisuelle
Portrait
Thème principal
Chrétientés latine et orientale
Thème secondaire
- Enjeux historiques contemporains XIXe-XXIe s.
- Société et mode de vie / Pratiques religieuses
Générique
- Vicari Corinne - Réalisateur
Lieux
- Liban - Littoral - Saïda
- France - Sud Est - Marseille
Langue d'origine
Français
Contexte
Père Tony
Sophie Gebeil
Antoine Forget est un prêtre catholique de rite byzantin (dit aussi melkite). Le terme Melkite apparaît au Vème siècle et vient de « Malko » qui signifie roi en syriaque (ceux qui ont suivi le roi). Les Melkites sont des chrétiens d’orient (Syrie-Liban-Palestine-Egypte) qui reconnaissent l’autorité du Pape par opposition aux orthodoxes. Cependant leur culte est d’inspiration byzantine : la messe se fait ainsi en langue arabe et grecque. Le tournage s’est déroulé en parti dans l’église Saint-Nicolas-de-Myre à Marseille dans laquelle officie le père Tony depuis 2009. Construite à la demande des immigrés catholiques moyen-orientaux en 1821, il s’agit de la plus ancienne église orientale de la ville de Marseille.
Dans le film, le père Tony évoque la période de la guerre civile (1975-1990) au Liban durant laquelle il a continué à exercer son sacerdoce. Cette guerre a vu les milices libanaises s’affronter sur fond de polarisation confessionnelle et d’interventions étrangères liées au conflit israélo-arabe. Le père Tony témoigne des souffrances endurées par les Libanais durant la guerre : les déplacements forcés, les destructions et les difficultés quotidiennes. Durant le conflit, les milices utilisaient principalement des lance-roquettes, des fusils et des « kalachnikovs » pour mener une guerre de positions. Les bombardements aériens restaient limités et les zones les plus touchées étaient celles qui se situaient sur les lignes de front, qui étaient restées relativement stables durant la guerre : la Montagne, le Sud du pays et Beyrouth. A partir de 1985, la zone du front se déplace vers l’est de Saïda, ville natale d’Antoine Forget, et de nombreux chrétiens fuient la région. Les déplacements de population furent nombreux du fait du climat général de grande insécurité, des exactions, des massacres ou des expulsions forcées, en particulier dans la région du Sud-Liban. A cela s’est ajoutée, dès 1978, l’avancée israélienne au Sud qui a poussé également chrétiens et musulmans à se réfugier vers la capitale. Le village de Kfar Kala dont l’église en ruine est citée dans le film se situe au Sud-Est du pays, dans une région qui a été occupée et bombardée par l’armée israélienne de 1982 à 1985. Au quotidien, les populations limitaient les trajets quotidiens à cause des barrages, de l’insécurité ou encore des pénuries de carburant.
Géolocalisation sur Googlemaps des lieux cités :
Bibliographie-Sitographie :
MERMIER Franck et VARIN Christophe, Mémoire de guerre au Liban (1975-1990), Sinbad, Actes Sud, Paris, 2010
VERDEIL E., FAOUR G., VELUT S., Atlas du Liban. Territoires et société, IFPO – CNRS Liban, Beyrouth, 2007. Disponible en ligne, consulté le 10.12.11, <http://ifpo.revues.org/402>.