- (Silence)

- Ok allez on est bon, on fait le silence s’il vous plaît. Moteur.

- (Silence)

- Si je devais transmettre une seule chose, si j’étais au bout du monde et qu’il ne me restait plus rien à manger, la seule chose que j’emporterais avec moi c’est de la semoule,

- un bout de galette et même avec quelques olives c’est parfait.

- Au plus loin où remontent mes souvenirs, je vois toujours ma grand-mère la préparer avec une telle rapidité et la taille, j’étais fascinée,

- vous avez vu celle que j’ai faite hier, c’était minuscule, et elle arrivait à en faire, pas aussi grand que ce plateau mais dans ces dimensions sans la casser,

- la retourner en une seule pièce et à en faire plusieurs, moi hier je n’en ai fait qu’une,

- parce q’il fallait bien nourrir ses petits enfants qui arrivaient pour les vacances scolaires.

- J’étais toujours fascinée de voir avec quelle dextérité, très vite comme elle arrivait à la pétrir, très vite elle arrivait à la faire cuire sans la casser, alors que c’était pas si évident que ça.

- Et c’est vrai que la tradition perdure, avec ma tante, mes cousines, voilà, nous on arrive à en faire mais moins régulièrement, et puis peut être moins grandes.

- (Silence)

- Ma grand mère son prénom c’était Fatma. Maman s’appelle Nejma, ma tante s’appelle Tounès mais on l’appelle Tata Kouka,

- (Silence)

- ma tante paternelle c’est amti Chenia, j’en ai plusieurs, tante Hadda, tante Hbila, et maintenant ma fille,

- (Silence)

- le hasard a voulu que j’aie une fille qui s’appelle Inès. Ce qui veut dire en berbère porte la parole.

- Voilà, donc c’est un lourd fardeau, a essayé de transmettre ce savoir. Du moins j’essaye de le lui transmettre du mieux que je peux.

- (Silence)

- Une chose qui me fascine je vous l’ai dit c’est le nom des gâteaux.

- J’ai jamais réussi à savoir pourquoi un makroud s’appelle un makroud, une baclawa une baclawa et ainsi de suite.

- Et je n’ai pas obtenu la réponse, mais je continue.

- On donne des noms et puis parfois on reste...

- (Silence)

- On imagine qu'il faut autant de monde pour faire un reportage.

- C'est comme les gens qui viennent manger chez nous et qui pensent qu'à deux personnes on fait tout, le pain, le salé, le sucré...

- (Silence)

- Mina est berbère d'Algérie. Elle est née et a grandi à Alger.

- Arrivée à Marseille pour suivre des études supérieures, elle a obtenu un doctorat de chimie.

- Nageuse de haut niveau, scientifique, commerciale, le parcours de Mina est façonné par les défis et les rencontres.

- C'est après la naissance de sa famille qu'elle ouvre son restaurant à Marseille, le Mina Kouk.

- Elle y propose des mets peu connus typiquement berbères, auxquels elle apporte sa modernité et son raffinement.

- Elle dédie ce film à sa Maman, qui reste sa grande source d'inspiration.

- (Silence)