- (Silence)

- Je me souviens que quand il est arrivé à Marseille il a dit et bien ici je suis bien, la France c’est mon pays.

- Mon père arrivait de l’île de Symi, et ma mère de la ville de Kalymnos.

- Donc ils sont venus en famille à Marseille, mon père avait 15 ans et ma mère devait guère avoir plus, et ils ne se connaissaient pas.

- Mais il y a eu elle et lui et on les a mariés.

- Quand tu as quitté ton île et que tu es arrivé à Marseille, quels souvenirs tu gardes de l’arrivée à Marseille ?

- A Marseille, pas très longtemps pour ainsi dire, on est parti à Rousset en premier.

- Il y avait l’usine américaine là-bas, ils faisaient de l’aluminium.

- C’était déjà assez important.

- Je me souviens qu’on ne parlait pas beaucoup de la Grèce et des origines de mes parents.

- (Bruit)

- On est parti on est venu à Gardanne, ils étaient embauchés à la mine.

- A Gardanne mon père n’a pas aimé la ville, il n’avait pas l’habitude et mon oncle non plus, ils étaient marins.

- Est-ce qu’ils pêchaient les éponges ?

- Oui, ils pêchaient les éponges.

- (Bruit)

- Je me souviens des sorties le dimanche quand nous allions à l’église orthodoxe,

- alors nous avions environ 10 ans, et comme la messe orthodoxe était très longue.

- Et qu’on commençait un peu à souffler, mon père nous permettait de sortir dehors pour nous amuser un peu.

- (Silence)

- C’est bien que la cassette existe parce que nous on posait pas trop de questions.

- Donc mon père parlait très peu de la Grèce, et lorsqu’on l’a interrogé sur son village il a dit simplement qu’il était très pentu.

- Mes parents ne sont jamais retournés en Grèce, mon père n’y tenait pas, et ma maman je crois qu’elle aurait bien voulu.

- (Bruit)

- Nous voulons retourner sur son île, voir sa rue, sa maison, tout en sachant qu’on ne sait pas ce qu’on va y trouver.

- Annette n’a jamais su la date exacte d’arrivée de ses parents à Marseille. La famille Caliaros a déménagé à St Zacharie en 1956, Annette avait 15 ans.

- Après avoir vécu dans un moulin pendant un an, le maire de l’époque leur offre une place dans la cité ouvrière du village.