Marius Tresor (France) |
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Titre de la collection
Portraits de footballeurs de légende
Date de première diffusion
2007
Résumé
Marius Tresor quitte très tôt la Guadeloupe, son île natale, pour rejoindre Ajaccio (1969-1972), puis Marseille (1972-1980) et enfin Bordeaux(1980-1984). Mythique capitaine de l'équipe de France, il est sur le terrain lors de la défaite contre l'Allemagne durant la Coupe du monde de 1982, match au cours duquel il inscrit un but d'anthologie.
Sociétés de production
-
RFO Réseau France Outremer - Coproduction
- COPEAM - Coproduction
Thème principal
Sport et jeux
Générique
- Clery Célia - Journaliste
Lieux
- France - Sud Ouest - Bordeaux
Langue d'origine
Français
Contexte
Marius Trésor
Stéphane Mourlane
Marius Trésor compte parmi les joueurs les plus marquants du football français au cours des années 1970-1980. Né le 15 janvier 1950 à Sainte-Anne, en Guadeloupe, il commence sa carrière de footballeur professionnel à Ajaccio en 1968. L’Athletic Club Ajaccien, fondé en 1910 et professionnel seulement depuis 1965, évolue en première division depuis un an. L’ascension au plus haut niveau du modeste club insulaire gagne en retentissement avec la chanson (« Le match de football ») que lui dédie l’un de ses supporters, Antoine, artiste populaire depuis ses « élucubrations » (1966). Initialement recruté pour joueur au poste d’avant-centre, Marius Trésor est rapidement replacé en défense centrale par l’entraîneur, Alberto Muro. En 1971, les joueurs ajacciens obtiennent une 6e place qui constitue le meilleur classement de l’histoire du club. Bien que défenseur, son apport est essentiel, comme en témoigne le titre de meilleur joueur français que lui décerne France Football en 1972. L’Olympique de Marseille, qui vient de remporter le doublé Coupe-Championnat, le recrute alors dans le cadre d’un échange avec Roland Courbis. Marius Trésor s’impose très vite dans une équipe qui joue les premiers rôles en championnat (3e en 1973 et 2e en 1975). En tant que capitaine, il brandit victorieusement la Coupe de France en juin 1976. Le club marseillais connaît toutefois des difficultés économiques accompagnées de mauvais résultats sportifs : en 1980, il est relégué en 2e division. Maris Trésor quitte alors Marseille pour rejoindre les Girondins de Bordeaux. Le président Claude Bez, qui a entrepris de redresser le club depuis deux ans, y inaugure l’ère du « foot-business » notamment en instaurant de nouveaux rapports tarifés avec les médias audiovisuels. Il donne ainsi les moyens à Aimé Jacquet de diriger une équipe de haut-niveau où Marius Trésor côtoie des internationaux comme Bernard Lacombe, Alain Giresse, Jean Tigana, Patrick Battiston… En 1984, le joueur guadeloupéen obtient ainsi son premier titre de champion de France.
Marius Trésor est également international depuis 1971. Avec 65 sélections, il est le premier à battre le record de Roger Marche. Il forme notamment avec Jean-Pierre Adams ce que le sélectionneur Stefan Kovacs appelle « la garde noire » de l’équipe de France, à un moment où les résultats ne sont guère brillants. Il est ensuite l’un des symboles du renouveau du football français. Il l’est tout d’abord en raison de son brassard de capitaine lors les qualifications pour la Coupe du Monde 1978 en Argentine. Il marque également fortement les esprits en inscrivant deux de ses quatre buts en équipe de France au cours de match hautement symbolique. Il est ainsi l’un des buteurs (avec Didier Six) lors du match nul face à l’une des meilleures équipes du monde, le Brésil, au stade de Maracana, le 30 juin 1977. Il inscrit également un but magnifique lors de la demi-finale de la Coupe du monde 1982 à Séville face à l’Allemagne de l’Ouest. Ce match, d’une grande intensité émotionnelle après l’agression du gardien de but allemand, Schumacher, sur Patrick Battiston, fait rejouer dans l’imaginaire collectif français l’antagonisme franco-allemand que l’on croyait éteint depuis le dernier conflit mondial. La défaite aux tirs aux buts accentue la dramaturgie et chaque acteur est érigé au rang de héros. Marius Trésor, comme les autres joueurs, n’a sans doute que pas perçu dans l’immédiat les enjeux de ce match. En 1978, il est d’ailleurs resté très à l’écart du mouvement de contestation face à la dictature argentine que quelques très rares joueurs, l’instar de Dominique Rocheteau, ont tenté d’organiser en équipe de France. Comme beaucoup de footballeurs, Marius Trésor reste dans une réserve prudente, conforme, en ce qui le concerne, à son caractère, lorsqu’il s’agit de prendre position hors du champ sportif. Tout juste affirme-t-il son attachement à ses origines antillaises. Encore le fait-il sur le ton de la légèreté en enregistrant en 1978 une chanson (« Sacré Marius ») où il se revendique « enfant des îles » sur une mélodie chaloupée. A la fin de sa carrière, en 1984, il intègre l’équipe des dirigeants des Girondins de Bordeaux où il travaille dans l’ombre aux côtés de l’équipe réserve. Sa popularité lui apporte toutefois encore de nombreuses sollicitations médiatiques au cours desquelles il s’indigne face aux manifestations racistes et xénophobes que connaît le football.
Bibliographie :
Pierre-Louis Basse, Séville 1982. France-Allemagne, le match du Siècle, Paris, éditions Privé, 2005, 150 p.
Paul Dietschy, Yvan Gastaut, Stéphane Mourlane, Histoire politique des Coupes du monde de football, Paris, Vuibert, 2006, 346 p.
Gérard Ernault, Trésor. Sans peur et sans reproche, Paris, Calmann-Levy, 1976, 125 p.