Lakhdar Belloumi (Algérie) |
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Titre de la collection
Portraits de footballeurs de légende
Date de première diffusion
2007
Résumé
Lakhdar Belloumi a été un grand footballeur algérien. Sa carrière a duré 24 ans. Il a joué notamment à Oran et Alger dans les années 70 et 80. International, il a été sacré ballon d’or africain en 1981. Il remporte le Championnat d'Algérie en 1988 sous les couleurs d'Oran.
Sociétés de production
-
COPEAM - Coproduction
- Radio Nationale algérienne (Oran) - Coproduction
Thème principal
Sport et jeux
Langue d'origine
Français
Contexte
Lakhdar Belloumi
Stéphane Mourlane
Lahkar Belloumi est considéré comme l’un des plus grands joueurs de l’histoire du football algérien. Tout en menant sa carrière quasi-exclusivement dans son pays, il appartient à la meilleure génération de l’équipe nationale dans les années 1980, ce qui lui vaut une consécration internationale.
À Mascara, sa ville de naissance (le 18 décembre 1958) au nord-ouest de l’Algérie, il commence à jouer au ballon rond dans le club d’une entreprise locale, l’Olympique Dempac de Mascara. Après une année passée à El Khemis, il rejoint en 1976 le Ghali club de Mascara, principal club de la ville, fondé à l’époque coloniale, en 1925. Ses qualités techniques attirent l’attention de l’entraîneur du Mouloudia Club d’Oran, Saïd Amara, qui s’est illustré en 1957 en quittant Strasbourg pour intégrer l’équipe du FLN. Son coéquipier de l’époque au sein du « onze de l’indépendance », la vedette de Saint-Étienne, Rachid Mekhloufi, sélectionne dès ce moment en équipe d’Algérie ce jeune joueur qui n’a pas 20 ans. À cet âge, Belloumi doit d’ailleurs remplir ses obligations militaires.
Affecté à Alger, il porte de 1979 à 1981 les couleurs du Mouloudia club d’Alger. Le club doyen du football algérien – il est fondé en 1921 – vient de remporter, en 1978, le championnat national tandis que deux ans plus tôt, en 1976, il gagne la Coupe d’Afrique des clubs champions. Belloumi permet au club algérois d’emporter un nouveau titre national. Malgré l’intérêt de grands clubs européens, il ne peut quitter l’Algérie car sa fédération interdit tout transfert à l’étranger de joueurs de moins de 28 ans, sauf à obtenir une autorisation spéciale du président de la République. Belloumi retourne donc en 1982 dans son club d’origine à qui il permet d’obtenir son premier titre de champion d’Algérie en 1984, son deuxième personnel. Son troisième titre, il l’obtient au MC Oran où il joue à nouveau entre 1986 et 1988. Il connaît alors sa seule et brève expérience d’une saison à l’étranger dans le club qatari d’Al-Arabi. Il reprend ensuite le cours de sa carrière en Algérie sur le mode de l’alternance entre Oran et Mascara.
En 1999, lorsqu’il prend sa retraite sportive, Belloumi compte 147 sélections en équipe d’Algérie. Il a participé à quatre Coupe d’Afrique des nations dont la première en 1980, au cours de laquelle les Fennecs ne sont battus qu’en finale face aux hôtes de la compétition, les Nigérians. Il dispute cette année là les Jeux olympiques de Moscou. Mais sa carrière internationale, comme l’histoire des Fennecs, est marquée par la Coupe du monde 1982 en Espagne. Il vient de recevoir le Ballon d’or africain, récompensant le meilleur joueur du continent, et joue aux côtés de footballeurs de talents comme Mustapha Dahleb, Rabah Madjer, Nordine Kourichi ou encore Salah Assad. Au sein de cette « génération dorée », Belloumi se distingue, en marquant notamment le but victorieux face à l’Allemagne de l’Ouest. Cette victoire face à l’un des grandes nations du football, vingt ans presque jour pour jour après la proclamation de l’indépendance suscite en Algérie une joie collective extraordinaire : partout dans le pays des foules au moins aussi nombreuses que le 5 juillet 1962 descendent dans les rues afin de célébrer l'exploit des Fennecs. La victoire a valeur de symbole dans le champ plus large des relations de domination nord-sud que la diplomatie algérienne s’emploie à modifier en investissant notamment dans le mouvement des non-alignés. « Le match de la honte » au cours duquel l’Allemagne de l’Ouest et l’Autriche font en sorte de ne pas se départager afin d’assurer leurs qualifications pour la suite du tournoi au détriment de l’Algérie met toutefois un terme à l’euphorie, qui cède la place à un sentiment de légitime victimisation (l’arrangement est avoué bien des années plus tard). , L’occasion est ainsi donnée aux Algériens de célebrer l’unité nationale de leur pays dont les Fennecs font figure de ciment. Comme ses coéquipiers, Belloumi est érigé au rang de héros national.
En 1989, dans la sombre affaire qui le voit accusé, en marge d’un match volcanique face à l’Égypte pour la qualification en Coupe d’Afrique des nations, d’avoir agressé au Caire le médecin des Pharaons, l’opinion et les autorités algériennes ne lui retirent jamais leur soutien. C’est d’ailleurs l’intervention directe du président Bouteflika auprès de son homologue égyptien, Moubarak, qui permet, 20 ans après le retrait de la plainte et la levée du mandat d’arrêt diffusé par Interpol à la suite de cette affaire. Quoi qu’il en soit la réputation de Belloumi n’en est pas altérée. Il est, pour certains, le meilleur joueur de l’histoire du football algérien tandis que la Confédération africaine l’a placé au quatrième rang des joueurs africains du XXe siècle.
Bibliographie :
Fates Youssef, Sport et politique en Algérie, Paris, L’Harmattan, 2009, 346 p.
Dietschy Paul, Gastaut Yvan, Mourlane Stéphane, Histoire politique des Coupes du monde de football, Paris, Vuibert, 2006, 346 p.
Grine Hamid, Lakhdar Belloumi, un footballeur algérien, Alger, Édition Enal , 1986.