Abdelmajid Chetali (Tunisie) |
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Titre de la collection
Portraits de footballeurs de légende
Date de première diffusion
2007
Résumé
Abdelmajid Chetali est né à Sousse en 1939. Il a été plusieurs fois champion de Tunisie avec l'Étoile Sportive du Sahel dans les années 60 et 70. Il a été capitaine puis entraîneur du Onze tunisien.
Sociétés de production
-
COPEAM - Coproduction
- Radio Tunis International - Coproduction
Thème principal
Sport et jeux
Générique
- Ben Amor Karim - Journaliste
- Kattou Mehdi - Journaliste
- Belaid Habib - Journaliste
Langue d'origine
Français
Contexte
Abdelmajid Chetali
Stéphane Mourlane
Abdelmajid Chetali a marqué le football tunisien par sa carrière de joueur et même le football africain, une fois devenu entraîneur. Il commence à jouer au ballon rond à Sousse, ville côtière du sud de la Tunisie où il naît le 4 juillet 1939. En 1958, il intègre l’Étoile sportive du Sahel, le club de la ville, qui, comme son nom l’indique, entend rayonner sur l’ensemble de la région. Les « rouges » (El Hamra en arabe) disposent d’une grande renommée liée à la fois à la posture du club, porte-drapeau du nationalisme tunisien dès sa fondation en 1925 et à ses bonnes performances. Depuis l’organisation du championnat tunisien au niveau national, les joueurs au maillot rouge frappé de l’étoile blanche rivalisent avec les deux grands clubs tunisois que sont le Club africain et l’Espérance sportive de Tunis. Habitué aux places d’honneur, il remporte le titre national dès 1950. L’arrivée au milieu de terrain du clairvoyant et habile passeur Chetali en 1958 coïncide avec l’obtention du deuxième titre. En 1963, Chetali mène son équipe au doublé coupe-championnat après une saison exceptionnelle, sans aucune défaite. Un autre titre suit en 1968. Le club est alors dirigé par le docteur Hamed Karoui, dont les fonctions de responsable local du néo-Destour, le parti du président Bourguiba, traduisent une reprise en main du club après sa dissolution en 1961. Chetali vit cet épisode douloureux dans l’histoire du club survenu à la suite d’incidents entre supporters à l’occasion d’un quart de finale de la Coupe de Tunise face à l’Espérance de Tunis au stade Mohammed Maârouf de Sousse. Sa carrière de joueur n’en est pas altérée : il est le meilleur joueur de sa génération. International depuis 1959, il porte à 70 reprises le maillot de la sélection nationale.
Son sens du jeu le conduit presque naturellement a embrasser la carrière d’entraîneur une fois les crampons raccrochés. Son admiration pour le football allemand, réputé, non sans stéréotypes, puissant et organisé, le pousse à suivre sa formation à Cologne. Il avoue avoir été marqué par le « miracle de Berne » : la victoire de l’équipe d’Allemagne lors de la Coupe du monde 1954 face à la redoutable et talentueuse Hongrie, alors que le pays est sorti anéanti de la Seconde Guerre mondiale. Après avoir fait ses classes en dirigeant des équipes de jeunes de son club de cœur, il prend les commandes de l’équipe première et remporte le titre national en 1972. C’est toutefois avec l’équipe de Tunisie qu’il laisse la plus forte empreinte. Il parvient en effet à la qualifier pour la Coupe du monde 1978 après une victoire face à l’Égypte, grande nation du football africain. La performance est retentissante car il s’agit du dernier pays qualifié pour le tournoi final en Argentine. L’Afrique n’y a jusqu’alors que peu brillé : elle ne dispose d’un représentant que depuis 1970. Or ni le Maroc qualifié cette année là, ni le Zaïre en 1974, n’ont remporté le moindre match. La Tunisie entre donc dans l’histoire du football en s’imposant face au Mexique à Rosario (3 buts à 1) avant de faire match nul (0-0) face à l’Allemagne, finaliste de la précédente édition. Si la défaite face à la Pologne ne permet pas à la Tunisie de se qualifier pour le deuxième tour, sa bonne prestation encourage la fédération internationale de football (FIFA) à attribuer un deuxième représentant au continent africain pour les Coupes du monde suivantes.
Par la suite, devenu consultant pour les médias, Abdelmajid Chetali peut donc légitimement revendiquer un rôle majeur dans le rayonnement du football tunisien et africain dans un contexte plus large d’affirmation géopolitique post-coloniale.
Bibliographie :
Ben Haj Yahia Béchir, Etoile Sportive du Sahel : un grand d'Afrique, Tunis, BETA, 1999, 103 p.
Charfeddine Moncef, L'Etoile Sportive du Sahel 1925-1975, Tunis, Steag, 1975, 124 p.
Charfeddine Moncef, Il était une fois le football en Tunisie, Tunis, SAHAR, 1997, 199 p.
Latrech Béchir Abd-Essattar, 40 ans de foot en Tunisie, Ed. SAGEP.
http://www.etoile-du-sahel.com