Dominique Colonna (France) |
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Titre de la collection
Portraits de footballeurs de légende
Date de première diffusion
2007
Résumé
Dominique Colonna, profondément attaché à sa terre de Corse, a été le gardien de but du grand Stade de Reims lors du doublé de 1958 ou de la finale de Coupe d'Europe, perdue face au Real Madrid. Il a disputé 13 matchs en équipe de France entre 1957 et 1961.
Sociétés de production
-
COPEAM - Coproduction
- France Bleu Frequenza Mora - Coproduction
Thème principal
Sport et jeux
Générique
- De Gentile Michel - Journaliste
Lieux
- France - Nord Est - Reims
Langue d'origine
Français
Contexte
Dominique Colonna
Stéphane Mourlane
Dominique Colonna commence à jouer au ballon rond à l’US Corte comme gardien de but de l’un des plus anciens clubs corses, fondé en 1908, qui évolue en division d’honneur régionale. Né le 4 septembre 1928, il quitte la Corse à 20 ans, dans le sillage de son frère qui, comme de nombreux insulaires, part poursuivre ses études sur le continent. Le choix fraternel de l’ancienne et prestigieuse faculté de médecine de Montpellier détermine les débuts professionnels de Colonna : il signe son premier contrat, en 1948, avec le Stade Olympique Montpelliérain. Le club héraultais, qui figure parmi les premiers à disputer le championnat de France professionnel en 1932, n’a retrouvé la première division que depuis deux ans. Il connaît à nouveau la relégation en 1949. Colonna rejoint alors le Stade Français-Red Star, une formation issue de la fusion en 1948 de deux grands clubs parisiens afin d’éviter la relégation du Red Star. Cette fusion fait toutefois long feu : elle est dissoute en 1951 alors que le club descend en deuxième division. Colonna et ses coéquipiers retrouvent cependant très vite l’élite après un titre de champion de France de deuxième division en 1952. Le gardien de but quitte le Stade Français en 1955 après une nouvelle rétrogradation.
Sa carrière prend alors une nouvelle dimension au sein des meilleurs clubs français du moment. Avec l’OGC Nice, qui a remporté le championnat en 1951 et 1952, il conquiert un nouveau titre en 1956. L’année suivante, il rejoint, le Stade de Reims, champion de France en 1955 et finaliste de la récente Coupe d’Europe des clubs champions en 1956, un an après son coéquipier niçois Just Fontaine. Dès sa première saison à Reims, Colonna remporte le doublé championnat-coupe. Il dispute la finale de Coupe d’Europe des clubs champions en 1959, qui oppose à nouveau Reims au Real Madrid de Di Stefano et Raymond Kopa (défaite 2-0). Le public français se passionne alors pour l’équipe rémoise, l’un des rares motifs de satisfaction du sport français sur la scène internationale au cours de cette période. Colonna est encore champion de France avec le Stade de Reims en 1960 et 1962. Ses bonnes prestations lui ouvrent les portes de l’équipe de France à partir de 1957. Il figure parmi les joueurs sélectionnés pour la Coupe du monde 1958. Il ne joue cependant aucun des matchs qui mènent la France à la troisième place, sa meilleure performance depuis la première Coupe du monde en 1930. Il achève néanmoins sa carrière avec 13 sélections.
En 1963, il prend la direction de l’équipe nationale du Cameroun, pays qui vient d’obtenir son indépendance et son affiliation auprès de la Fédération internationale de football (FIFA). Colonna, surnommé le « mamou (chef de tribu) blanc » est l’un des premiers entraîneurs européens à mettre en œuvre sur les terrains de football cette politique de coopération voulue dans d’autres secteurs par les anciennes métropoles afin de conserver leur influence. Il faut noter toutefois qu’il est un « sorcier blanc » qui inscrit, contrairement à d’autres, son action dans la durée puisqu’il demeure au Cameroun jusqu’en 1972. Il s’y consacre à la formation des gardiens et occupe le poste de sélectionneur lors de la première Coupe d’Afrique des nations que disputent les Lions indomptables en 1970. Il est également pendant plusieurs années conseiller technique auprès de différents États d’Afrique centrale.
En 1995, il occupe pendant une année la vice-présidence, aux côtés du journaliste corse Pierre Cangioni, de l’Olympique de Marseille, rétrogradé en deuxième division à la suite de l’affaire de corruption mettant en cause Bernard Tapie. Dominique Colonna retrouve ensuite la Corse à laquelle il est toujours resté attaché, bien que sa carrière de joueur et de dirigeant l’en ait tenu éloigné.
Bibliographie :
Paul Dietschy, David-Claude Kemo-Keimbou, Le football et l’Afrique, Paris, EPA, 2008, 383 p.
Pascal Grégoire-Boutreau, Tony Verbicaro, Stade de Reims. Une histoire sans fin, Saint-Étienne, ed. des Cahiers intempestifs, 2001, 384 p.
Michel Oreggia, OGC Nice 100 ans de passion, Nice, Giletta, 2004, 199 p.