Mustapha El Haddaoui (Maroc) |
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Titre de la collection
Portraits de footballeurs de légende
Date de première diffusion
2007
Résumé
Repéré lors d’un championnat inter-quartiers, il est recruté par le fameux Raja Casablanca, club dans lequel il fait ses débuts professionnels lors de la saison 1979-1980. Ses performances, tant en club qu’avec les Lions de l’Atlas attirent les recruteurs européens (Lausanne, Saint-Étienne).
Sociétés de production
-
SNRT - Coproduction
- COPEAM - Coproduction
Thème principal
Sport et jeux
Générique
- Haddouz Abdelhadi - Journaliste
- Regragui Driss - Journaliste
Lieux
- France - Sud Est - Saint-Etienne
Langue d'origine
Français
Contexte
Mustapha El Haddaoui
Stéphane Mourlane
Mustapha El Haddaoui appartient à une génération de footballeur qui a contribué à porter haut les couleurs du Maroc dans les années 1980-1990. C’est en équipe nationale qu’il se révèle, notamment à l’occasion de la Coupe du monde au Mexique en 1986 car, s’il est recruté par de grands clubs français, il n’y joue pas à leurs meilleurs périodes.
Sa carrière commence à Casablanca où il naît le 28 juillet 1961. Adolescent, il admire Ahmed Ferras, l’avant-centre du Chabab Mohammedia, qui avec les « Lions de l’Atlas » remportent la Coupe d’Afrique des nations en 1976, premier titre international pour le Maroc. Il évolue pour sa part au milieu de terrain dans l’équipe du Raja Casablanca à partir de 1979. Fondé en 1949 au sein des milieux syndicalistes, le Raja est l’un des deux grands clubs de la capitale économique du Royaume, avec le Widad Club Athletic (WAC). Sous la houlette d’Affani Mohamed Ben Lahcen, plus connu sous le nom de « père Jego », entraîneur passé de l’un à l’autre club casablancais, le Raja se forge dans les années 1960 une réputation d’équipe au jeu spectaculaire très influencé par le style sud-américain. Contrairement à certains de ses coéquipiers en équipe nationale, El Haddaoui est sollicité en Europe avant même la Coupe du monde de 1986. Il signe en effet à Lausanne en 1985, bénéficiant d’une filière de recrutement qui s’est peu à peu structurée entre le Maroc et la Suisse, dans le sillage de Mustapha Yagcha, joueur depuis 1974 au CS Chênois, qui favorise l’arrivée des internationaux Mohamed Safri et Aziz Bouderbala. El Haddaoui est, pour sa part, l’un des premiers joueurs à rejoindre la Suisse à la suite de l’intervention d’un agent dont la corporation profession qui ? prend une part croissante dans le football professionnel.
La Coupe du monde du Mexique attire les sollicitations des clubs français en particulier. L’équipe du Maroc, qui n’a plus disputé de phase finale depuis 1970 (première participation d’une équipe africaine depuis l’Égypte en 1934) crée la surprise en se qualifiant pour les huitièmes de finale (une nouvelle première pour l’Afrique). Elle n’est éliminée que par la RFA par un but à zéro inscrit à la dernière minute du temps réglementaire. À la suite de cette performance, El Haddaoui est recruté par l’AS Saint-Etienne, le grand club français des années 1960-1970. Mais « les verts », dix fois champions de France, adulés pour leur « épopée » en Coupe d’Europe en 1975-1976 n’ont plus le même lustre. Le départ de Michel Platini et surtout « l’affaire de la caisse noire » révélée en 1982 ébranlent le club. Dans ce contexte, la quatrième place qu’y obtient en championnat de France El Haddaoui, en 1987, apparaît comme un bon résultat, mais sans lendemains. Le Marocain part en effet pour l’OGC Nice, encore un club à la gloire passée (quatre titres de champions dans les années 1950), que le président Mario Innocentini tente de maintenir à flot. En vain. Lorqu’El Haddaoui quitte « les Aiglons » en 1990, le club est relégué en deuxième division en raison de sa situation financière. À Lens, il trouve un public passionné, fortement enraciné dans la culture des bassins miniers, mais le club est en reconstruction à la suite, là aussi, de difficultés financières. Sous la présidence de l’homme d’affaires Gervais Martel, El Haddaoui participe au redressement, mais quitte le club avant que celui ne retrouve les compétitions européennes. Après une nouvelle participation à la Coupe du monde en 1994 (élimination au premier tour), il achève sa carrière en France à l’Angers Sporting Club de l'Ouest en deuxième division (1995-1996) avant une ultime saison sur l’île de la Réunion.
Très attaché à son pays d’origine, El Haddaoui retourne au Maroc pour devenir entraîneur après avoir disputé 185 matchs dans le championnat de France de première division et porté le maillot de l’équipe nationale à 46 reprises.
Bibliographie :
Sportifs marocains du monde. Histoires et enjeux actuels. Acte du colloque international de Casablanca, 24-25 juillet 2010, Paris-Casablanca, Seguier-La Croisée des Chemins, 2011, 203 p.
Gastaut Yvan, Boli Claude, Grognet Fabrice (dir.), Allez la France ! Football et immigration, Paris, Gallimard-CNHI-Musée national du sport, 2010, 191 p.
Ghizlanzoni L., Les lions de l’Atlas, Football au Maroc, Milan. Edition Lak International, 1994.
Poli Raffaele, « Les footballeurs maghrébins en Suisse », Migrance, n°29, 2008, p. 76-83.