Claude Papi (France) |
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Titre de la collection
Portraits de footballeurs de légende
Date de première diffusion
2007
Résumé
Claude Papi est le plus grand footballeur que la Corse ait connu. Il est l'homme de l'épopée européenne du SC Bastia en 1978. Disparu alors qu'il n'avait pas 35 ans, il reste à jamais pour les Corses le "divin chauve".
Sociétés de production
-
COPEAM - Coproduction
- France Bleu Frequenza Mora - Coproduction
Thème principal
Sport et jeux
Générique
- De Gentile Michel - Journaliste
Langue d'origine
Français
Contexte
Claude Papi
Stéphane Mourlane
Claude Papi est le plus fameux joueur corse de l’histoire du football. Né le 16 avril 1949 à Porto-Vecchio, il débute sa carrière de footballeur au club local de l’ASPV. Remarqué par les dirigeants bastiais, il signe son premier contrat de stagiaire le 4 juillet 1967. Il porte le maillot bleu à un moment où le SCB, fondé en 1905, mais professionnel seulement depuis 1965, fait partie des meilleures équipes françaises. Il dispute deux finales de Coupe de France, en 1972 (défaite 1-2 contre l’Olympique de Marseille) et en 1981 (victoire 2-1 contre l’AS St Étienne).
En 1977 le SCB termine troisième du championnat se qualifie pour la Coupe UEFA. Leur parcours dans cette compétition européenne prend l’allure d’une « épopée ». Sur le Vieux Continent cette année là, nul ne fait aussi bien que les Insulaires, avec sept succès successifs pour leurs sept premières rencontres, dont une retentissante victoire à Turin face à la Juventus (3-2) et une très large victoire face aux Allemands de l’Est de Jena (7-2) en quart de finale aller. Les coéquipiers de Papi, parmi lesquels figurent l’international français Jean-François Larios, le Marocain Merry Krimau ou encore le Néerlandais Johnny Rep, s’inclinent en finale face au PSV Eindhoven (0-0 au match aller puis 0-3 au match retour). À une époque où le football français ne brille guère sur la scène internationale et où les retransmissions télévisées se sont pas fréquentes, le public se passionne pour le parcours de l’équipe bastiaise. En corse, les succès du SCB, qui porte l’emblème insulaire de la tête de Maure sur son blason et sur son maillot, prennent une signification particulière. Ils viennent rompre, notamment par un jeu léché qu’incarne le très technique Claude Papi, avec l’image traditionnelle d’équipes insulaires au jeu frustre et brutal auquel répond la mauvaise réputation de leur public. Le parcours européen des Bastiais n’est d’ailleurs pas sans dimension politique et identitaire. Quelques mois seulement après la naissance du FLNC, dans un climat politique très tendu sur fond d’attentats et d’arrestations, il est interprétée par la très grande majorité des Corses comme un symbole de dignité retrouvée ; la preuve de l’existence d’une communauté capable de générer le meilleur et de dépasser ses clivages dans des circonstances exceptionnelles.
Claude Papi, qui appartient à cette moitié de l’équipe d’origine corse, incarne cette l’identité insulaire non seulement en raison de son rayonnement sportif, mais aussi par sa fidélité à son île natale. Il accomplit en effet toute sa carrière sous les couleurs bastiaises et refuse les propositions d'autres clubs (Nantes par exemple) aussi bien que celle de l’International Soccer and Travel d’évoluer à Santa Monica en Californie (1980).
Son talent n’est pas pleinement consacré au niveau international puisqu’il ne compte que trois sélections entre 1973 et 1978. S’il participe à la Coupe du monde en Argentine, en 1978, il n’y dispute qu’une seule rencontre face à la Hongrie, un match sans enjeu pour deux équipes déjà éliminées de la compétition. Claude Papi n’y revêt même pas à cette occasion le maillot frappé du coq puisque les Français qui ont prévu de jouer en blanc, comme les Hongrois, n’ont pas de second jeu de maillots bleu et doivent disputer le match avec les maillots rayés vert et blanc d'une équipe amateur locale.
Claude Papi demeure le symbole des footballeurs corses de la première phase du professionnalisme dans l’île, pour lesquels évoluer dans un club local reste un objectif primordial, sentimental autant que culturel.
Bibliographie :
Rey Didier, La Corse et son football 1905-2000, Ajaccio, Albiana, 2003, 399 p.