Le liège en Algérie |
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Titre de la collection
Collection EPTV
Date de première diffusion
31/05/1973
Résumé
Le liège est une richesse économique : il est précieux pour diverses applications. Traditionnellement, il sert à la fabrication de bouchons et autres objets tels que les chaussures mais aussi comme isolant thermique, acoustique ou vibratoire. L’Algérie est classée troisième producteur mondial de liège et les perspectives de développement de cette matière, source de devises et d’emploi, sont entreprises.
Chaîne de première diffusion
EPTV - 1st national channel
Forme audiovisuelle
Documentaire
Thème secondaire
- Paysages et Environnement
Générique
- Boukerdous Azzedine - Journaliste
Lieux
- Algérie - Est - Jijel
- Algérie - Est - Bejaia
Contexte
Le liège en Algérie
Martine Chalvet
La culture des lièges réclame, en effet, différentes opérations. En amont, il s’agit d’aménager et de tailler les arbres afin de favoriser la production d’un liège de bonne qualité. Ensuite, il faut retirer le liège. Pour la première levée, c’est le demasclage puis par la suite, c’est l’écorçage, qui aura lieu tous les 9 ans. En aval, le liège est traité. Le bouillage l’assouplit, le décharge d’une partie de son tanin et facilite le raclage de la face externe afin d’en ôter la croûte. Puis, on fait un visage qui consiste à détacher au couteau les fragments de qualité médiocre. Enfin, un tri est effectué par catégorie de qualité. Les lièges de très bonne qualité servent à fabriquer des bouchons, les lièges de qualité plus médiocre serviront pour faire des planches de trituration.
Ces activités ont un important poids économique et social. Le liège est une richesse renouvelable qui fait vivre énormément de personnes. Dans les zones rurales, son exploitation stabilise les populations. Une forêt peut occuper les travailleurs pendant plus de six mois et le secteur public a employé plus de 1400 personnes. Productrice de liège, l’Algérie s’est même hissée à la troisième place après le Portugal et l’Espagne et a pu atteindre une production moyenne entre350 000 et 450 000 qx/an de liège brut en partie exporté vers l’Europe.
Actuellement, le potentiel de production de liège brut algérien correspondrait à une superficie de chêne-liège de plus de 400 000 ha, censé donner une production de plus de 300 000 q/an. Cependant, les capacités productives se sont rétrécies pour atteindre une surface réduite à 250 000 ha. et une production en baisse de 2000 à 2006. L’insécurité pendant la période de guerre civile, les déforestations à cause des incendies, du pâturage, des défrichements et d’une urbanisation incontrôlée ont fortement atteint le potentiel productif. D’autre part, la futaie de chêne-liège est propice au développement du maquis et donc aux incendies et son vieillissement n’est pas favorable à la production d’un liège abondant et de qualité. Enfin, le secteur a subi des restructurations récurrentes, notamment la mise en concurrence du secteur publique avec un nouveau secteur privé tant dans l’entretien des arbres que dans le traitement aval des lièges. Conscients de la gravité de la situation, les pouvoirs publics ont mis sur pied différents plans de relance et entrepris de vastes travaux de reboisement. Ces difficultés sont d’autant plus grandes qu’elles apparaissent à un moment où les débouchés se sont nettement réduits. Au cours des 60 dernières années, la consommation de bouchons et même des lièges de trituration a diminué face à la concurrence des productions en plastique. Seule la fabrication d’un liège de grande qualité parvient à résister à la concurrence.
Philippe Chenel, « Le liège en Algérie », Annales de géographie, 1951, vol. 60, n°321, pp. 296-299. Alexandre Seigue, La forêt circumméditerranéenne et ses problèmes, Paris, Maisonneuve Larose, 1985.
Colloque international sur la gestion des suberaies et la qualité du liège. 18-19 Octobre 2009, Tlemcen, voir www.univ-tlemcen.dz/fichier/Bulletin_04.pdf, gadirimohammed.blog.ca/2009/.../tlemcen-la-gestion-des-suberaies-e