Mohammed Dib : l'écrivain |
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Titre de la collection
Collection EPTV
Date de première diffusion
02/05/2008
Résumé
Né à Tlemcen en 1920, Mohammed Dib est probablement le plus grand écrivain maghrébin. Avant la Seconde Guerre Mondiale, il est instituteur près de la frontière marocaine. Exerçant plusieurs métiers dont celui de dessinateur de maquettes de tapis réalisés à la pièce, il est employé par Alger républicain qu'il quitte en 1951. Après de nombreux voyages dans les pays de l'est ou au Maroc, il choisit de vivre dans l'ouest de l'agglomération parisienne. Professeur à l'université de Californie en 1974, il se rend en Finlande en 1975 où il retournera de nombreuses fois. Grand Prix de la Francophonie en 1994 et Prix Mallarmé pour L'Enfant-Jazz en 1998, il décède à La Celle Saint-Cloud le 2 mai 2003.
Chaîne de première diffusion
EPTV - A3
Forme audiovisuelle
Portrait
Thème principal
Langues et littératures
Générique
- Bayou Ramdane Djazia - Journaliste
Contexte
Mohamed Dib : l’écrivain
Richard Jacquemond
Mohamed Dib (1920-2003) est considéré comme un des plus grands écrivains algériens d’expression française, aux côtés de Kateb Yacine (1929-1989), avec qui il travailla d’ailleurs, au quotidien Alger républicain entre 1950 et 1952. Cette archive de la télévision algérienne est produite en 2008 et diffusée le 2 mai de cette année, à l’occasion du cinquième anniversaire de sa disparition. C’est une biographie succincte de l’écrivain, illustrée notamment par des images anciennes et actuelles de Tlemcen, sa ville natale, ainsi qu’une exposition de ses livres et écrits, probablement à Tlemcen aussi, où une fondation a été créée en 2001 pour promouvoir la connaissance de son œuvre.
L’archive est aussi intéressante par ce qu’elle dit que par ce qu’elle ne dit pas. La biographie de Dib qu’elle présente évoque surtout sa vie algérienne : son enfance à Tlemcen, ses premiers métiers, ses premiers romans (la trilogie de La grande maison, Le métier à tisser et L’incendie), et enfin son expulsion d’Algérie pendant la guerre de libération (en 1959 précisément), « parce qu’il a franchi les lignes rouges » imposées par les autorités coloniales. C’est cette trilogie qui est la partie la plus connue de son œuvre en Algérie, parce que c’est celle qui, par sa forme classique et son contenu qui se veut aussi près que possible de la réalité de l’Algérie de l’époque (les années précédant la guerre), est la plus en phase avec la représentation que le pays aime à se donner de lui-même. Dans le même sens, l’archive rappelle, images à l’appui, l’immense popularité du feuilleton télévisé qui fut tiré (en 1974, par Mustapha Badie) de L’incendie.
Sur la suite de la vie et de la carrière de Mohamed Dib, en revanche, cette courte émission ne nous dit rien. Installé en France avec son épouse, Colette Bellissant (fille d’un instituteur français de Tlemcen qui fut un de ses premiers mentors), à partir de 1959, il ne reviendra en Algérie que pour de courts séjours et son œuvre, tout en conservant des liens multiples avec sa terre natale, s’inspirera tout autant voire davantage de ses multiples voyages et séjours aux Etats-Unis ou en Finlande (qui lui inspire une « Trilogie nordique »), et surtout d’une quête littéraire et poétique habitée par les grandes questions universelles. L’absence de Dib dans l’Algérie indépendante est révélée, en négatif, par le fait qu’aucune séquence de ce documentaire ne donne à voir l’écrivain en chair et en os, si l’on peut dire, comme si aucune archive filmée de lui n’était disponible dans son pays natal. De même est-il significatif que le commentaire en arabe ne mentionne pas que toute l’œuvre de Dib est écrite en français (ce sont les images d’une exposition de ses livres qui nous le disent), si ce n’est incidemment, lorsqu’il mentionne, à la fin, que l’écrivain reçut en 1994 le grand prix de la francophonie de l’Académie française, le premier attribué à un écrivain maghrébin.
Bibliographie
Les grands romans de Mohamed Dib sont disponibles en collections de poche (Points Seuil, Babel Actes Sud). Très riche bibliographie des travaux sur son œuvre sur le site
www.limag.refer.org, consacré aux littératures du Maghreb.