Al Azhar, une civilisation et un minaret |
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Titre de la collection
Collection ERTU
Date de première diffusion
1998
Résumé
La mosquée de Al-Azhar au Caire a été construite en 970. Elle compte parmi les plus anciennes mosquée de la ville. C'est également le siège de l'Université Al-Azhar qui fait autorité dans le monde islamique. Elle tient son nom de Fatima Zahra, la fille de Mahomet.
Chaîne de première diffusion
ERTU - Channel 2
Forme audiovisuelle
Documentaire
Thème principal
Architecture
Thème secondaire
- Héritages historiques / Mondes arabe et musulman
Générique
- Mahmoud Sami Khalil - Réalisateur
Lieux
- Egypte - Basse Egypte - Le Caire
Contexte
Al Azhar, une civilisation et un minaret
Nora Demarchi
Al-Azhar fut construite en 970 selon le calendrier chrétien (358 selon le calendrier musulman comme mosquée principale et centre d’études pour une ville récemment fondée par les nouveaux gouvernants Fatimides. Trois ans et demi après sa construction, la mosquée commença à jouer son rôle dans la diffusion et l’enseignement des sciences islamiques. De nombreux souverains égyptiens et sultans ottomans mirent à sa disposition des moyens destinés à l’agrandissement de ses bâtiments, qui ne servaient pas seulement de mosquée et de université mais fournissaient par ailleurs un gîte aux pèlerins du Maghreb et d’Afrique occidentale. Des bourses étaient également décernées aux étudiants originaires non seulement d’Egypte mais également d’autres pays. Le soutien régulier que des personnalités aisées et influentes apportèrent à Al-Azhar lui permit d’agréger à son corps professoral des savants éminents, dont le renom entraîna une forte augmentation du nombre d’étudiants.
Jusqu’à la seconde moitié du dix-neuvième siècle, l’organisation traditionnelle d’al-Azhar et les matières qui y étaient enseignées restèrent inchangées. Parmi ces matières, les plus importantes étaient la charia , le code éthique au fondement du droit islamique, la pratique du droit et de la jurisprudence islamique (fiqh), l'étude des exégèses des textes sacrés, la connaissance de l'histoire des pays musulmans ainsi que l'arabe coranique.
Pour transmettre son savoir, l’enseignant, assis contre une colonne de la cour de la mosquée, exposait à ses auditeurs un texte qu’ils devaient apprendre par cœur. La mémorisation de tous ces textes sollicitait les facultés intellectuelles des étudiants. Il n’était pas d’usage de prendre des notes lors des exposés professoraux. De nos jours encore, on considère qu’une matière n’est maitrisée que si elle est apprise par cœur.
Cette forme d’activité académique avait et a ‘avantage de préserver l’intégrité des traditions mais n’est guère de nature à stimuler la créativité intellectuelle et les facultés critiques. La confrontation avec la civilisation européenne, lors de l’expansion coloniale, fit ressortir les limites de cette forme scolastique d’enseignement académique. C’est la raison pour laquelle à partir d 1872 des tentative de reforme furent engagées. Ces réformes aboutirent à l’élargissement des matières enseignées, avec l’introduction de l’histoire, de la pédagogie, des sciences philosophiques modernes, de la sociologie, des mathématiques, de la médecine et des sciences naturelles
Aujourd’hui Al-Azhar est une des principales universités d'étude de l'islam. Même si elle a été décentrée en nombreux campus dans tout le pays, parmi lesquels une faculté séparée pour les femmes, l’université continue à offrir instruction et logement gratuit pour les étudiant musulmans provenant de n’importe quelle partie du monde.
Bibliographie succincte et indicative
Schoeler, G. 2002 : Écrire et transmettre dans les debout de l’islam, Paris, PUF.
Heine, P. « Azhar » dans : AA. VV. 1995 : Dictionnaire de l’islam : histoire, idées, grandes figures, Brepolis.
Henricus, C. and Versteeg, M. 1993 : Arabic Grammar and Qur’anic Exegesis in Early Islam, Brill, Leiden.
Dodge, B.D. 1961 : Al-Azhar : A Millenium of Muslim Learnig, Washington.