Phare d'Alexandrie |
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Titre de la collection
19/20
Date de première diffusion
05/10/1995
Résumé
Découverte d'un buste de femme en granit rose qui devait appartenir à l'ensemble du Phare d'Alexandrie, monument considérée comme la septième merveille du monde. Ce buste gisait au fond de la mer depuis six siècles, le phare ayant été détruit par un séisme au 14ème siècle.
Sociétés de production
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Worldwige Television News (WTN) - Echanges internationaux
Chaîne de première diffusion
FTV - F3
Forme audiovisuelle
Journal
Thème principal
Antiquités
Thème secondaire
- Tourisme et sites culturels / Sites archéologiques
Générique
- Tripault Richard - Journaliste
- Empereur Jean-Yves - Participant
Lieux
- Egypte - Basse Egypte - Alexandrie
Langue d'origine
Français
Contexte
Le Phare d’Alexandrie
Philippe Jockey
Le Phare d’Alexandrie d’Égypte était on le sait l’une des sept Merveilles du monde antique. Il fut érigé dans les toutes premières décennies du IIIe s. av. J.-C., près de cinquante ans seulement après la fondation de la ville par Alexandre le Grand en 331 av. J.-C. Sa construction débuta sous le règne de Ptolémée Ier, qui en posa les fondations et s’acheva sous celui de Ptolémée II, son fils, qui en conduisit l’achèvement. Situé à la pointe de l’île de Pharos, qui devint dès lors éponyme de ce type d’édifice, il fut très vite classé au nombre des Merveilles du monde, en raison de ses dimensions (estimées à 135 mètres), de son architecture et de son décor exceptionnels. Œuvre de propagande royale des Ptolémées autant qu’outil utile à la navigation, il ne cessa dès lors de guider les marins qui approchaient de la rade d’Alexandrie jusqu’au XIVe s. après J.-C., date à laquelle il fut détruit par un ultime tremblement de terre, en 1303, survenu après bien d’autres qui en avaient depuis longtemps ébranlé la base au fil des siècles. Les pierres de cette construction colossale furent remployées dans le fort Qaitbay, édifié au XVe s. Mais une part importante de la décoration sculptée du phare et des assises de ses murs avait été précipitée dans la mer lors du séisme final, au pied du phare. Les blocs colossaux en avaient été repérés dès le XVIIIe s. et le site submergé exploré dans le courant du XXe s. Il fallut cependant attendre les années 1990 pour qu’une opération d’envergure conduise à leur redécouverte, dès 1994, à l’occasion d’une fouille sous-marine d’urgence, menée conjointement par le Conseil Suprême des Antiquités de l’Égypte et par le Centre d’Études Alexandrines, tout juste créé (en 1990) et dirigé par l’archéologue français Jean-Yves Empereur, directeur de recherches au CNRS, ancien secrétaire général de l’École française d’Athènes. L’émission se place juste avant une série de découvertes non moins exceptionnelles, qui se déroulèrent les années suivantes, en 1995 et 1996. Ce ne furent pas seulement alors des milliers de blocs architecturaux (5000) qui furent repérés mais également des sphinx, des statues colossales de souverains telle celle d’un Ptolémée en pharaon, ou encore ce « buste majestueux de femme », statue colossale féminine repéré l’année précédente et sorti de l’eau devant les caméras. C’est en effet à une mise en scène de sa mise au jour que le spectateur est convié. L’archéologue français est maître des images qu’il en propose. C’est l’instant même où le buste féminin taillé dans le granit rose, tout ruisselant encore, est tiré hors de l’eau, qui est présenté. Le choix d’un tel moment s’inscrit dans une tradition qui remonte aux premiers temps d’une archéologie soucieuse de mettre en valeur non seulement les vestiges qu’elle mettait au jour mais aussi les acteurs de cette remise en lumière. La redécouverte sinon du Phare lui-même mais d’une partie remarquable de son environnement (les statues de souverains se dressaient sur leurs bases tout autour du monument) par une équipe associant archéologues égyptiens et étrangers, ici français, marque une nouvelle fois la place accordée dans le discours patrimonial contemporain aux opérations communes et transnationales, qui excèdent les cadres d’une archéologie nationale.
Bibliographie :
Coll., La gloire d'Alexandrie. L'Égypte d'Alexandre à Cléopâtre. Exposition au musée du Petit Palais du 6 mai au 26 juillet 1998, Paris-Musées, Paris, 1999.
Jean-Yves Empereur, Alexandrie redécouverte, Fayard, Paris, 1998,
Jean-Yves Empereur, Le Phare d'Alexandrie, la Merveille retrouvée, collection « Découvertes », Paris, Gallimard, 2004,