La Côte Bleue |
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Titre de la collection
Zoom au Sud
Date de première diffusion
21/06/1979
Résumé
La Côte Bleue s'étend de Marseille à Martigues. Elle abrite de nombreuses criques qui font la joie des baigneurs. Mais le site est menacé par la zone industrielle de Fos et par l'urbanisation de Marseille : les pêcheurs ont de plus en plus de mal à remplir leurs filets. Des poissons tels que le thon ont disparu.
Une réserve est prévue au large de CARRY. Elle devrait permettre la survie de certaines espèces, notamment les herbiers de posidonies. Les pêcheurs et les plongeurs de la Côte s'accordent à dire que c'est une bonne initiative et qu'il faut qu'elle se mette en place rapidement.
Interview de M. MICHEL PIALAT, pêcheur à CARRY et de son fils Guy. Interview du président du club sub aquatique de la Côte Bleue, M. ROGER GRANGE. Interview de M. CRISTIANI, chercheur en biologie.
Sociétés de production
-
France 3 Marseille - Production propre
Chaîne de première diffusion
FTV - F3
Forme audiovisuelle
Magazine
Personnalités
- Grange Roger
- Cristian Georges
Thème principal
Géographies et paysages
Thème secondaire
- Paysages et Environnement / Protection des espaces naturels
- Paysages et Environnement / Ecosystèmes et développement durable
Générique
- Champenois Rémy - Journaliste
- Pialat Michel - Participant
Lieux
- France - Sud Est - Carry Le Rouet
Langue d'origine
Français
Contexte
La Côte bleue
Céline Regnard
C’est la couleur spectaculaire des eaux de la côte septentrionale de Marseille qui a donné son nom à la Côte bleue, qui étire son relief tourmenté du Cap Méjean au Cap Couronne, de part et d’autre du massif calcaire de La Nerthe. Entre l’étang de Berre et Marseille, traversant les communes du Rove, d’Ensuès-la-Redonne, de Carry-le-Rouet, de Sausset-les-Pins et de Martigues, un paysage naturel d’une exceptionnelle beauté voit l’alternance sur 25 kilomètres de petites criques et d’avancées rocheuses dans la mer. Désenclavée par la construction de la ligne de chemin de fer - dite de la Côte bleue- peu avant la Première Guerre mondiale, elle devient alors un lieu de villégiature et de détente prisé des Marseillais.
C’est dans les années 1960 et 1970, dans le contexte de forte industrialisation et d’urbanisation intense qui caractérise les Trente glorieuses, que s’effectue la prise de conscience d’une menace sur l’environnement ; elle s’accompagne immédiatement d’une volonté politique de protection. En 1960 est votée la loi sur les parcs nationaux, et dès 1963 est institué le Parc national de Port-Cros en Méditerranée. Le très populaire commandant Cousteau, attaché à la Méditerranée, tout comme le docteur Alain Bombard, médecin et biologiste ayant pris en charge l’institut océanographique créé en 1966 sur l’île des Embiez dans le Var, contribuent à médiatiser cette cause.
La Provence se trouve en effet rapidement placée au cœur de cette préoccupation. La proximité de l’étang de Berre, abritant le complexe industrialo-portuaire marseillais constitue une menace pour l’environnement. Au milieu des années 1960, l’affaire des « boues rouges », rejets de l’usine d’alumine Pechiney de Gardanne, déversés au large de Cassis en dépit de vives oppositions, sensibilise l’opinion. Si, dès 1972, est mis en place le plan de dépollution de l’Etang de Berre, qui donne lieu à des efforts de traitement des eaux usées, la proximité du site industriel, ainsi que l’urbanisation très forte liée à l’installation de populations aux abords de l’étang constituent des menaces environnementales pour la Côte bleue. En outre, à partir des années 1960, l’augmentation conjointe du niveau de vie et du temps de loisir permet aux classes moyennes de gagner les côtes méditerranéennes en été et de s’adonner aux plaisirs de la plaisance, de la pêche, de la baignade ou encore de la plongée sous-marine en développement depuis peu, ce qui contribue à la prise de conscience de la nécessité de protéger ce patrimoine mais constitue également un danger en raison de sa sur fréquentation.
À partir de 1978, la Côte bleue fait l’objet d’un certain nombre d’études, comme le balisage et la cartographie par le Service Maritime des Bouches du Rhône des herbiers de posidonies, ces plantes méditerranéennes vitales pour l’écosystème sous-marin. En 1982, est créée la réserve maritime de Carry-le-Rouet : elle règlemente une concession de cultures marines. Les communes de la Côte bleue s’unissent en 1983 pour créer le Parc régional marin de la Côte bleue, avec l’appui de la région et du département en vue de constituer un futur parc naturel régional en mer. Une nouvelle étape est franchie en 2000 avec la création du Parc marin de la Côte bleue qui agit en vue d’une meilleure gestion des ressources maritimes, de leur protection, d’une contribution au développement économique et social des activités liées à la mer, d’une information à destination du public et d’une contribution à des programmes de recherche scientifique. Contrairement aux Calanques, devenu Parc national en 2011, la Côte bleue ne bénéficie toutefois pas du statut de parc national.
Depuis la Seconde Guerre mondiale, la Côte bleue a donc vécu, tout comme beaucoup d’espaces littoraux français, le passage d’une phase d’exploitation à une phase de protection. Toutefois, face à la prolifération d’algues exogènes, à la raréfaction du poisson ou aux dégâts causés par la plaisance et la construction sauvage, elle constitue, comme bien des côtes méditerranéennes, un espace encore fragile et menacé, bien que théoriquement protégé par la loi littorale de 1986.
Bibliographie :
Daniel Faget, Marseille et la mer. Hommes et environnement marin (XVIIIe-XXe siècles), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2011