Début des travaux pour sauver les temples d'Abou Simbel |
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Titre de la collection
Les Actualités Françaises
Date de première diffusion
05/02/1964
Résumé
Gigantesque chantier lancé sur le site du temple d'Abou Simbel en Haute Egypte : menacé d'être submergé en raison de la construction du barrage d'Assouan, le temple devra être relevé de plus 60 m au dessus de son emplacement original. Cette opération de sauvetage a été lancée par l'Unesco.
Sociétés de production
-
Metro tone news - Coproduction
- News of the day - Coproduction
Chaîne de première diffusion
AF
Forme audiovisuelle
Journal
Thème principal
Sites archéologiques
Thème secondaire
- Arts, cultures et savoirs / Sciences
- Héritages historiques / Antiquités
Lieux
- Egypte - Haute Egypte - Assouan
Langue d'origine
Français
Informations complémentaires
Issu de 8034C/64 New York
Contexte
Début des travaux pour sauver les temples d'Abou Simbel
Cyril Isnart
Les travaux du barrage d’Assouan, durant la période nassérienne en Egypte, constitue à la fois un enjeu de développement régional majeur, une arène des luttes d’influences politiques pendant la guerre froide et l’invention du concept d’archéologie d’urgence et des prémices du concept de World Heritage. Haut de 111 mètres, long de 3,6 kilomètres, le barrage d’Assouan était une nécessité pour le maintien de la vie dans la vallée du Nil et a permis de produire des céréales, du poisson et de l’énergie électrique, ainsi que d’éviter des crues dévastatrices.
De tels objectifs ont permis à un pouvoir indépendant, sans doute encore fragile, de réunir les volontés politiques des puissances occidentales, très présentes sur le terrain, les voisins proches orientaux et l’URSS qui a prodigué une aide financière majeure afin de mener à bien le chantier. Pourtant, la mise en œuvre du barrage impliquait la destruction de sites archéologiques de l’époque pharaonique de première importance qu’il était vital de protéger de la montée des eaux mais dont la destruction ne pouvait pas remettre en cause le projet.
La région du barrage, communément appelée la Nubie, se partage entre l’Egypte et le Soudan et recélait de nombreux témoignages archéologiques. Elle fut occupée par plusieurs populations de cultures différentes. Mais la présence des temples d’Abou Simbel, construits par Ramsès II, bien connus par l’égyptologie occidentale, ont joué un rôle central dans la dynamique internationale qui s’est mise en place. Dès le milieu des années 1950, l’Unesco a été sensibilisée à la vulnérabilité du patrimoine de la Nubie et la construction du barrage a pu mobilisé les scientifiques européens, comme Christiane Desroches-Noblecourt du Musée du Louvre, les ministres et les gouvernements des deux pays, pour la création du premier comité international de sauvetage du patrimoine, la campagne nubienne, sous l’égide de l’Unesco. Les travaux du comité furent aussi novateurs du point de vue diplomatique que méthodologique, privilégiant une approche pluridisciplinaire, documentaire et mettant en place une opération inédite de plusieurs dizaines de temples en plus de ceux de Ramsès II. Alliant développement technologique, agricole, archéologique et touristique, le barrage d’Assouan a bouleversé le paysage de la région comme la société locale, tout en devenant le premier des dispositifs de sauvetage archéologique international de l’histoire.
Fekri H. A. 2007, « The Aswan High Dam and the International Rescue Nubia Campaign », The African Archaeological Review, Vol. 24, No. 3/4 (September/December 2007), pp. 73-94.
Brew J. O. 1961, « Emergency Archaeology: Salvage in Advance of Technological Progress », Proceedings of the American Philosophical Society, Vol. 105, No. 1 (Feb. 28, 1961), pp. 1-10
Desroches Noblecourt C. et J. Vercoutter 1981, Un siècle de fouilles françaises en Égypte 1880-1980, Le Caire, IFAO.