- (Silence)

- (Bruit)

- Ils sont partis très tôt ce matin de Collongues.

- Ils ont franchi le col de Saint Raphaël.

- En cette fin de journée, Robert Rondelli et ces 1200 moutons viennent de sortir de la forêt et de passer le Var à Touet.

- 6e étape d’un périple de 8 jours, plateau de la Sarrée Sadour, Robert Rondelli emprunte pour les 35ème fois ces routes et ces sentiers qui mènent au pied du Mont Mounier de 1800 mètres.

- Ce lundi a été particulièrement éprouvant.

- 25 kilomètres sur les 140 à parcourir, surtout pour les bêtes parfois blessées aux pattes.

- Les animaux fatiguent plus que nous.

- Avec ces chaleurs ils se fatiguent beaucoup plus.

- Mais ils savent qu’on va à la montagne !

- Halte sur les bords du Cians, bien sage en cette période de l’année.

- Avant de repartir, les bêtes brouteront quelques herbes jaunies par le soleil et se désaltéreront.

- Robert Rondelli prendra un frugal repas, s’allongera sous un ciel étoilé, l’occasion peut être de penser aux transhumances

- d’antan pour cet homme âgé de 62 ans, l’un des derniers à perpétuer cette tradition ancestrale.

- Je suis heureux de faire la transhumance à pied, je pourrais les faire porter les brebis en camion, mais je préfère le faire à pied, je mange et je bois là.

- Autrefois, c’était comment les transhumances ?

- C’était plus dur car on n’avait pas les voitures qui suivaient, on avait qu’une musette autour du cou, on n’avait pas les sacs de couchage,

- rien, pas de parapluie, on mangeait ce qu’on avait, mais maintenant c’est la fête en transhumance.

- Chaque été 120 000 brebis au total quittent la vallée pour les cimes.

- Il faut dire que la surface d’alpage est particulièrement importante dans notre département et que l’élevage ovin se porte bien.

- Il y a un certain nombre d’éleveurs qui essaient de travailler un petit peu mieux en élevage ovin et par conséquent accroissent sensiblement leurs effectifs.

- Robert Rondelli est accompagné d’Eric, 27 ans, auquel il fait partager sa passion.

- Il espère que lors de la retraite de Cenans ce fils de parfumeur grassois prendra la succession et connaîtra des débuts plus faciles.

- Moi les jeunes je les fais tous crever, la nuit je dors pas, c’est moi qui garde les moutons, c’est pas eux.

- Je suis parti de la maison à 12 ans avec une paire de souliers et un pantalon, je suis parti avec une brebis, ça faisait pas beaucoup ça.

- Je suis parti au mois d’avril avec un pantalon et une paire de souliers, je suis retourné au mois d’octobre le même, je ne m’étais pas changé.

- Tôt ce matin, Robert Rondelli et ses fidèles chiens ont repris la route, direction le moulin de Rigaud.

- Les brebis y chaumeront une grande partie de la journée.

- Robert et les 5 personnes qui l’accompagnent reprendront des forces avant l’ultime journée.