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Venise , l'empire des marchands ( 1ère partie)


INA00695
Notice
Venise , l'empire des marchands ( 1ère partie) |
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Titre de la collection
MéditerranéeRéférence
INA00695Source
INA (FR)Date de première diffusion
17/12/1976Année de production
1974Résumé
Emission particulièrement consacrée à Venise, son apogée, sa puissance commerciale et son déclin (tout comme d'autres ports tels que Gênes) quand le commerce en Méditerranée est concurrencé par la voie du Cap vers les Indes et l'ouverture vers l'Amérique.Type
videoSociétés de production
- Office national de radiodiffusion télévision française - Coproduction
- RAI - Coproduction
- Europe 1 (EUR1) - Coproduction
Chaîne de première diffusion
FTV - F3Forme audiovisuelle
DocumentaireThème principal
Urbanisme et citésThème secondaire
- Paysages et Environnement / Géographies et paysages
- Tourisme et sites culturels / Architecture
- Arts, cultures et savoirs / Arts plastiques / Peinture
Générique
- Quilici Folco - Réalisateur
- Braudel Fernand - Participant
Période d'événement
- De 1000 à 1500
Lieux
- Italie - Nord Orientale - Venise
Langue d'origine
FrançaisDurée
21m18
Transcription
- (Silence)
- A Venise, le temps ne s’écoule pas comme ailleurs.
- Venise est hors de la durée dans un décor comme immobilisé ou rien n’ose plus bouger.
- Et nous venons vers elle, consciemment ou non, pour participer à ce sortilège.
- Non pas seulement pour admirer une ville extraordinaire mais pour nous oublier en ne pensant plus qu’à elle.
- (Silence)
- Venise est née, s’est bâtie au milieu de l’eau salée. Cette singularité domine tout chez elle.
- L’eau, toujours l’eau, encore l’eau partout présente.
- (Silence)
- Autour de la ville, à perte de vue, une plaine d’eau avec ces chemins que jalonnent des pieux plantés là depuis toujours.
- (Silence)
- Car depuis toujours, il a fallu indiquer aux bateaux et aux barques des pécheurs les veines d’eaux profondes, ces rivières submergées qui sillonnent la lagune.
- Et là perchés sur leurs pilotis les abris des pêcheurs nous permettent d’imaginer les premières habitations des hommes de la lagune.
- Ces Vénètes qui vécurent au sein de l’Empire romain jusqu’au Vème siècle où vraisemblablement pour fuir les invasions barbares ils se réfugièrent sur ces îlots.
- Cette île basse au raz de l’eau Torcello sur laquelle Venise a presque commencé d’être il y a des siècles et des siècles.
- Venise a commencé en effet hors de l’emplacement de la Venise actuelle à Malamocco à la pointe sud du Lido.
- (Silence)
- Et à Torcello qu’il fallut après les modifications hydrographiques de la lagune abandonné au XIVème siècle.
- (Silence)
- Torcello aujourd’hui est une surface à peu près déserte.
- (Silence)
- Un témoin de sa splendeur passée : l’église en rotonde de Santa Fosca qui remonte au VIIIème siècle.
- (Silence)
- Que resterait-il de Venise si l’eau l’avait trahi comme elle a trahi Torcello ?
- La lagune, le plan d’eau où est suspendu Venise, est une mer en miniature fermée par des flèches de sable.
- Barrière fragile mais barrière qui l’isole à demi de l’Adriatique, la vraie mer de Venise.
- Ces flèches de sable sont percées de trois portes marines.
- A San Nicolo, à Malamocco, près du Lido où passent les grands navires de mer, à Chiogga vers le sud.
- Cette Venise lilliputienne d’où s’échappent les bateaux de pêche et les chaluts qui vont jusqu’à la côte yougoslave.
- (Silence)
- C’est par ces brèches que la vraie mer pénètre dans la lagune.
- (Silence)
- Or dans la partie nord de l’Adriatique, la mer a des marées.
- Elles inondent parfois la ville et transforme en lac l’immense place Saint-Marc.
- (Silence)
- Née des eaux, Venise pourrait, si les hommes n’y veillaient, s’ensevelir dans les eaux.
- Mais les hommes veillent, on connaît toutes les campagnes faites avec l’assistance des techniques modernes les plus avancées.
- Exemple, ces barrières que l’homme cherche à élever entre les mouvements des eaux et Venise.
- Enormes ceintures de sauvetage qui se gonflent d’eau au fur et à mesure que le niveau de la mer monte et qui entourent la ville comme autant de digues provisoires.
- (Silence)
- Etrange situation en vérité pour une ville que de se dresser au milieu d’eaux chargées de sel.
- Venise s’est installée dans la lagune pour de raisons de sécurité, pour se défendre facilement contre les attaques extérieures et elle y est restée.
- (Silence)
- Mais elle se trouve là comme un navire en mer coupé des sources d’eau douce.
- Les puits de pierre, aujourd’hui sans emploi, que vous voyez partout si nombreux, qui trouent les places de la ville et les cours intérieures des grands palais ou des maisons modestes
- ne sont pas de vrais puits mais des collecteurs d’eau pluviale aménagés ingénieusement pour la filtrer.
- (Silence)
- Mais l’eau du ciel ne suffisait pas aux besoins d’une aussi grande agglomération.
- Tous les jours donc, de petits bateaux citernes, semblables à celui-ci, apportaient inlassablement à la ville l’eau douce de la Brenta, le fleuve le plus proche.
- (Silence)
- L’eau douce. Et pourtant toute l’eau douce venue des Alpes et de la fonte des neiges court vers Venise.
- L’Adige débouche sur la mer à portée de la lagune, le Pô atteint l’Adriatique au sud de Venise par un delta monstrueux où Venise s’est acharnée à établir ses droits et sa propriété.
- La Brenta, le seul fleuve qui se jette directement dans la lagune.
- Donc Venise a dû discipliner le fleuve dangereux, le canaliser, le dévier entre les digues jusqu’à Chiogga, en somme, le retirer de la lagune.
- Sinon il aurait par ses alluvions détruit le plan d’eau qui fait de Venise une île et qui a assuré son indépendance et sa sécurité.
- (Silence)
- Mais ces cours d’eau dangereux servent aussi la ville.
- (Silence)
- Ils poussent jusqu’à elle les bateaux, les barques, les chalands ravitailleurs.
- Ces embarcations nous les voyons aujourd’hui encore passer avec lenteur, elles font partie de la vie de Venise.
- (Silence)
- Le centre de cette animation : le grand canal, cet étrange boulevard.
- (Silence)
- Là Saint-Marc, la place dont Cocteau écrit : « Les pigeons marchent et les lions volent ».
- (Silence)
- Au-delà, face au grand plan de lumière de la lagune les îles les plus proches : l’île de la Giudecca et celle de San Giorgio.
- A partir de l’île de San Giorgio nous sommes vraiment au cœur de Venise, nous sommes au cœur de Venise.
- Non seulement le cœur artistique de Venise mais nous sommes au cœur de sa vie de tous les jours, c’est là que se crée, que jaillit sa richesse.
- C’est une richesse qui est soit proche, soit lointaine, mais surtout lointaine, la richesse de Venise, surtout la Venise de la grande époque du XVème et du XVIème siècle,
- c’est une richesse que les Vénitiens doivent aller chercher au-delà de l’Adriatique à travers la Méditerranée jusqu’aux mers du Levant, et même au-delà de Gibraltar, en direction du nord, en direction de Bruges.
- Il me semble que si l’on est attentif, je veux dire, au détail du port, et ce port on peut le revoir dans Jacopo de’ Barbari avec, je dirais, une telle ressemblance.
- Le grand paysage déroulé par Jacopo de’ Barbari se place en 1500, or je suis sûr que si nous le regardons un instant, nous allons reconnaître le paysage que nous avons sous les yeux.
- Et aujourd’hui encore un Vénitien du XVIème ou du XVIIème siècle s’y reconnaîtrait encore parfaitement.
- Evidemment les bateaux d’aujourd’hui ne ressemblent pas aux bateaux que l’on peut voir sur l’énorme dessin
- mais enfin les points de repère sont les mêmes que ceux que pouvaient voir tous les jours un Vénitien du XVIème ou du XVIIème siècle.
- (Silence)
- Et je crois que cette civilisation de Venise jusqu’à l’époque de Tiepolo, c’est l’une des plus belles civilisations que l’homme a pu connaître.
- (Silence)
- Oui les peintres de Venise, ceux d’hier et de jadis, de Carpaccio à Tiepolo et à Canaletto.
- Venise reste disposée dans son espace comme elle l’est depuis des siècles.
- (Silence)
- Les carrefours, les symphonies de la brique, les façades gothiques aux fenêtres ourlées de blanc, les eaux glauques, les quais de pierre,
- les gondoliers, et même les hautes cheminées des maisons à forme si caractéristiques dont il reste encore tant d’échantillons à Venise.
- (Silence)
- Elle nous rappelle que Venise n’est pas dans l’Italie du soleil, des oliviers ou des palmes, que la brume fait partie de son paysage.
- Et que la Bora, ce Mistral de l’Adriatique tourmente chaque hiver le ciel et la terre et refroidit les maisons jusqu’en leur cœur.
- (Silence)
- Et nous voilà confirmés, enfermés dans notre mirage vénitien, à Venise rien ne bouge, rien n’aurait bougé depuis qu’elle a surgi des eaux.
- Impression obsédante mais inexacte en vérité.
- Car il a fallu des siècles et des siècles à Venise pour se reconstruire, pour être, pour rester elle-même :
- un immense, un fantastique travail, une histoire mouvementée.
- (Silence)
- Cette longue histoire de Venise a laissé partout des témoins et des traces, partons à leur recherche.
- Le meilleur moyen, scientifiquement parlant, serait de gagner l’église des Frari dont le cloître abrite aujourd’hui des immenses collections de documents de l’Archivio di Stato,
- un des plus célèbres dépôts d’archives du monde, ces écrits nous livrent la vie économique et politique de Venise.
- (Silence)
- Mais le passé de Venise déborde de ses bibliothèques, il se trouve plus immédiatement lisible, plus chargé d’affectivité dans ses pierres.
- Regarder le pont du Rialto par exemple, ce n’est pas seulement admirer une belle arche de pierre,
- c’est comprendre que pour la soutenir, il a fallu ficher dans le sol instable à 16 pieds de profondeur des milliers de troncs d’arbres.
- Et c’est pouvoir imaginer ces forêts entières enfoncées dans les eaux et le sable sur lesquels se dresse Venise.
- C’est aussi se souvenir que le Rio alto avant d’être en pierre était tel que l’a vu Carpaccio en bois.
- En 1500 un jour de fête ce pont de bois s’effondre et on décide de le reconstruire en pierre, il faudra la somme énorme de 250 000 ducats.
- (Silence)
- Ainsi nous retrouvons l’épaisseur du temps vécu et nous la retrouvons aussi dans les églises et les palais.
- Depuis les églises les plus anciennes, celle de Murano qui date du XIIème siècle jusqu’à celles du XVIème et du XVIIème, toutes portent témoignage.
- Ce sont de grandes épidémies que commémore l’’église du Rédempteur et l’église della Salute qui comptent parmi les plus belles.
- (Silence)
- Et la Ca’d’Oro de style gothique souligne le lien entre l’art et l’histoire.
- Car le gothique adopté tardivement par Venise s’y est maintenu jusqu’au XVIème siècle aussi longtemps que la République fut à son apogée.
- (Silence)
- A Venise, l’histoire est partout présente, parcourir la ville, c’est en retrouver la grandeur, le courage, la puissance, l’éclat des jours de gloire où elle domine la Méditerranée toute entière.
- Et ses ombres aussi et ses erreurs, les moyens de sa puissance sont encore là sous nos yeux.
- (Silence)
- Sur la Piazzetta, voici la Zecca, l’Hôtel des Monnaies, à la Zecca se frappaient les monnaies d’or et d’argent.
- En moyenne au XVIème siècle un million de ducats en or et un million de ducats en argent par an.
- (Silence)
- C’est par ces mouvements comme sanguins que Venise dirige, irrigue son commerce, l’impose et le défend.
- Ces pièces d’or ont inondé le Levant et les pays de l’Islam.
- (Silence)
- Autrefois pôle de puissance, le palais des Doges, le palais du gouvernement.
- (Silence)
- Un gouvernement éclairé, intelligent, méticuleux, tenu par la noblesse vénitienne, c’est-à-dire par de grandes familles marchandes
- soucieuses de ne pas laisser l’une d’entre elles s’emparer à elle seule du pouvoir, ce qui donne à ce gouvernement autoritaire des allures trompeuses de démocratie.
- Le clergé est strictement tenu à l’écart de tout pouvoir temporel.
- (Silence)
- Saint-Marc n’est pas la cathédrale de Venise, c’est la chapelle du Doge.
- (Silence)
- Donc un gouvernement fort, soucieux de la prospérité publique et à l’occasion impitoyable vis-à-vis de tous.
- Quand il s’agit de la raison d’Etat, assassinats et exécutions sommaires, arrestations, emprisonnements, tout est bon au gouvernement vénitien.
- On comprend alors pourquoi cette galerie était nommée Pont des Soupirs, par elle, les coupables étaient menées directement du palais des Doges à la prison au toit de plomb.
- (Silence)
- Mais la puissance vénitienne où est-elle plus apparente qu’à l’Arsenal ?
- (Silence)
- Au XVème et au XVIème siècle, l’Arsenal était la plus grande manufacture d’Europe.
- (Silence)
- Avec ses 3000 ouvriers, ces chantiers navals, ces magasins pleins à craquer de poudre, de boulets, de pièces d’artillerie, de poutres et de madriers
- et de tout ce qu’il faut pour construire et entretenir une imposante flotte.
- (Silence)
- Quand Henri III passe à Venise venant de Pologne en 1574 on assemble sous ses yeux une galère en une seule journée, c’est déjà véritablement tune chaîne de montage.
- (Silence)
- Et rappelons que pour ravitailler l’Arsenal, il a fallu des forêts entières.
- (Silence)
- Quant à l’armée de Venise, elle était composée de mercenaires, le plus fameux, le voilà : Bartolomeo Colleoni, Condottiere du XVème siècle,
- qui après une vie mouvementée au service de plusieurs maîtres a été 25 ans durant chef des armées de Venise, commandant en chef de l’armée de terre.
- Et dans le marbre le tombeau d’un chef de l’armée naval le Doge Contarini.
- (Silence)
- Une armée de mer plus une flotte marchande, il ne faut pas se tromper ce qui soutient la puissance de Venise toute entière, c’est son négoce, c’est sa primauté marchande.
- Il n’y a pas de puissance sans domination économique, ces navires ronds, ces galères sont les signes de la puissance de ces trafics de la Royauté des marchands patriciens.
- Du XIIIème au XVIème siècle Venise a participé au grand trafic de la Méditerranée, c’est-à-dire la route des épices et de la soie, jusqu’au Levant, à l’Inde, à la Chine.
- Elle a dominé ces trafics comme l’Angleterre dominera les grands trafics du monde au temps de la reine Victoria.
- (Silence)
- Pour cela, il faut que les galères de Venise patrouillent éternellement en Adriatique, l’Adriatique par excellence la mer de Venise, il nostro golfo disaient les Vénitiens.
- Les marbres de l’église de Saint-Raphaël nous parlent des clefs du pouvoir de Venise dans l’Adriatique et dans les mers du Levant :
- forteresses, escales, points stratégiques, îles fortifiées qui jalonnaient la route maritime vers l’Orient.
- (Silence)
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