Le pont de Mostar |
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Titre de la collection
IT1 20H
Date de première diffusion
20/11/1993
Résumé
Le pont de Mostar, symbole de la ville, a été détruit par l'artillerie croate.
Document vidéo d'amateur décrivant la destruction du pont, avec date et heure.
1ère image le 08/11/93 à 8h57 du matin : les premiers tirs sur les côtés du pont. Explosions et fumée. Le même jour à 9h57 : tirs d'obus. L'après midi à 15h52 les tirs touchent la voûte du pont et l'arche est coupé au milieu. Arrêt des tirs. Reprise le 09/11/93 à 10h16 : le pont s'effondre dans une fumée infernale. Vue générale du pont mutilé.
Sociétés de production
-
TF1 - Echanges internationaux
Chaîne de première diffusion
TF1
Forme audiovisuelle
Journal
Thème principal
Urbanisme et cités
Thème secondaire
- Enjeux historiques contemporains XIXe-XXIe s.
- Héritages historiques / Empire ottoman
- Tourisme et sites culturels / Architecture
Générique
- Berrou Loïc - Journaliste
Lieux
- Bosnie Herzégovine - Bosnie - Mostar
Langue d'origine
Français
Contexte
Le pont de Mostar
Cyril Isnart
L’épisode de la destruction du pont de Mostar, le 9 novembre 1993, durant la guerre de Bosnie-Herzégovine (1992-1995) constitue l’une des séquences les plus symboliques de ce conflit. Le pont a été construit pendant l’occupation ottomane en 1569, au cœur d’une ville commerçante florissante. Les quartiers du centre de Mostar, qui se sont développés au XVIe siècle, témoignent de la cohabitation de différents groupes religieux et culturels et le pont devient l’icône d’un multiculturalisme balkanique fertile. Sous domination austro-hongroise au XIXe siècle, la croissance économique s’accompagne d’une coexistence relativement calme, comme pendant le XXe siècle, qui cristallise l’existence de groupes culturels et religieux, notamment par le jeu des identifications nationales dans la fédération communiste de Yougoslavie.
Entre 1992 et 1995, les Slaves musulmans de Bosnie, ou Bosniaques, les Serbes orthodoxes et les Croates chrétiens seront alors les principales forces militaires en jeu pendant les combats. Les affrontements, d’abord entre Serbes et groupements militaires croates, puis entre Croates et Bosniaques, détruisent le cœur historique de Mostar, et notamment ces ponts qui permettent aux combattants bosniaques d’assurer leur logistique militaire et le contrôle de la partie Est de la ville. En novembre 1993, les Croates décident d’affaiblir de manière définitive les Bosniaques, en prenant pour cible le « vieux pont », symbole d’origine ottomane, et donc musulmane, de la ville.
Dès 1994, la communauté internationale et l’Unesco se mobilisent pour la reconstruction de la vieille ville de Mostar. Le pont est entièrement reconstruit en 2004 et les quartiers qui l’entourent seront inscrits sur la liste du patrimoine mondial en 2005, au titre de leur représentativité des efforts de paix dans la région : « la force et la signification symboliques de la ville de Mostar – en tant que symbole universel et exceptionnel de la coexistence de communautés d’origines culturelles, ethniques et religieuses différentes – sont renforcées et confortées, soulignant les efforts illimités de la solidarité humaine pour la paix et une coopération solide face à des situations catastrophiques écrasantes. »
Cattaruzza Amaël, Sintès Pierre 2012, Atlas géopolitique des Balkans : un autre visage de l'Europe, Paris, Autrement.
Rolland Stéphanie 2005, Mostar, le pont dans la Neretva. Analyse ethnologique des conflits identitaires entre Bosniaques et Croates au lendemain de la guerre, Thèse d’anthropologie, Université de Provence.
Sellier A. et Sellier D. 2007, Atlas des peuples d’Europe Centrale, Paris, La Découverte.
Sells Michael 1996, The Bridge Betrayed. Religion and Genocide in Bosnia, Berkeley, Univerisity of California Press.