La Jordanie, musée d'histoire et de nature |
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Titre de la collection
Tourisme religieux
Date de première diffusion
1998
Résumé
L’émission porte sur la ville de Madaba, dont l'histoire remonte à au moins 3500 ans, et qui est connue pour ses magnifiques mosaïques datant du 6e siècle.
Au cours de l'époque byzantine, Madaba était au sommet de sa prospérité, ainsi qu’en témoignent les grands bâtiments et édifices religieux qui y ont été érigés.
Des trésors de mosaïque apparaissent dans tous les quartiers de cette ville alors considérée comme un centre byzantin ecclésiastique.
A une dizaine de kilomètres à l'ouest de Madaba, se trouve le Mont Nébo, qui surplombe le magnifique paysage de l'ouest,et d’où l' on peut voir la mer Morte, le Jourdain, Bethléem et Jérusalem.
Un monastère a été construit sur l"un des deux sommets du Mont, par les moines d’Égypte au cours du 6ème siècle, sur la base de ce que l’on pense être une ancienne église.
Chaîne de première diffusion
JRTV - Jordan Television
Forme audiovisuelle
Documentaire
Thème principal
Empire byzantin
Thème secondaire
- Tourisme et sites culturels / Musée
- Tourisme et sites culturels / Sites archéologiques
- Tourisme et sites culturels / Sites touristiques
Générique
- Erraydhi Bachar - Réalisateur
- Abanda Fakher - Journaliste
- Erratima Abderrahmane - Journaliste
Lieux
- Jordanie - Plateau de Transjordanie - Sud de la Jordanie
Informations complémentaires
Madaba- Mont Nébo - mosaïque - églises
Contexte
Jordanie : Le musée d’histoire naturelle
Norig Neveu
La création du patrimoine historique chrétien en Jordanie est en partie héritière de l’orientalisme et de l’apparition d’une archéologie biblique, au XIXe siècle. Les premiers archéologues à effectuer des fouilles sur le territoire correspondant à la Jordanie contemporaine étaient principalement des occidentaux qui s’intéressaient au patrimoine antique du pays notamment au patrimoine chrétien byzantin. Ces travaux influencèrent la définition du patrimoine jordanien produite sous le mandat, par les autorités britanniques. Ils eurent aussi une grande influence lors de la définition de l’identité nationale, de ses traditions et de son patrimoine historique dans la Jordanie indépendante. Cette influence est sensible dans ce court documentaire qui présente le patrimoine byzantin et nabatéen du pays.
Le documentaire commence par la présentation de deux sites centraux du patrimoine byzantin jordanien. La mosaïque de la Terre sainte de Madaba et le site du Mont Nébo à proximité de cette ville. Madaba fut un important centre à l’époque byzantine comme en atteste la présence de nombreuses églises datant des Ve et VIe siècles. C’est dans les ruines de l’une de ces églises que fut découverte au XIXe siècle la mosaïque de la Terre sainte, par des ouvriers creusant les fondations d'une église grecque orthodoxe. Cette carte serait la plus ancienne représentation de la Terre sainte et fut donc une source fondamentale pour l’archéologie biblique permettant l’identification des sites du baptême du Christ et du Mont Nébo, où la tradition biblique situe la mort de Moise.
Ainsi à partir de 1933, le site du Mont Nébo fut fouillé par la Custodie franciscaine de la Terre sainte de Jérusalem qui avait racheté les terres pour y fonder un monastère. Les archéologues découvrirent sur le site les ruines d’une église de plan basilical à trois nefs ainsi que les fondations du monastère primitif. Le père Michele Piccirillo fut responsable de ce site à partir des années 1970, et devint l’un des spécialistes les plus reconnus des mosaïques de Jordanie. La carte de la Terre Sainte et le mont Nébo sont aujourd’hui des lieux centraux de la topographie sainte chrétienne de Jordanie. Leur visite par le pape Jean-Paul II en 2000 entérina leur reconnaissance comme appartenant à la Terre sainte chrétienne. Un tourisme religieux chrétien s’est développé autour de ces sites.
Ce documentaire se clôt par une présentation du site de Pétra, occupé à partir du VIe siècle av. J. C. par les Nabatéens qui en firent une de leurs capitales du fait de sa situation privilégiée sur les routes caravanières. C’est en 1812, que le voyageur suisse J. L. Burckhardt redécouvrit Pétra. Le site généra un grand intérêt chez les scientifiques orientalistes jusqu’au début du XXe siècle. Ce succès trouva une traduction et un prolongement dans les politiques de valorisation du site par des institutions publiques et privées à partir des années 1920.
Ces trois sites sont significatifs de l’élaboration d’un patrimoine historique national, héritier des influences orientalistes puis coloniale. Ils tiennent une place nodale au sein des politiques promotionnelles du Ministère du tourisme et des antiquités jordanien et figurent parmi les sites les plus visités du pays, en particulier Pétra.
Bibliographie :
Christian Augé et Jean-Marie Dentzer, Pétra: la cité des caravanes, Paris, Gallimard, 1999.
Benedict Anderson, L’imaginaire national, Paris, La Découverte, 2006.
Herbert Donner, The mosaic map of Madaba: an introductory guide, Kampen , Kok Pharos, 1992.
Irene Maffi, Politiques du patrimoine et politiques de la mémoire en Jordanie, entre histoire dynastique et récits communautaires, Dijon-Quetriny, Edition Payot Lausanne, 2004, p.358.
Michele Piccirillo, Mount Nebo, Jerusalem, Custodia Terra Santa, 1988.