- Musique

- Musique

- Après huit ans durant lesquels le conflit a fait rage entre le projet d’indépendance,

- porté par le groupe du 11 janvier 1944,

- et le projet de l’Union Française, la cause marocaine, comme on la nommait à l’époque, est entrée dans une nouvelle phase, marquée par des confrontations ouvertes et solennelles

- entre le roi et le mouvement national d’un coté et le résident général et le gouvernement de Paris de l’autre coté, à un rythme qui a précipité l’explosion.

- Musique

- Le conflit s’est accentué sur le plan diplomatique, où les partis du Front National Marocain étaient actifs

- au sein de la Ligue Arabe et de l’ONU, afin de faire pression pour l'abolition du protectorat.

- En même temps le terrain était préparé à l’intérieur du pays afin de stimuler l’émergence d’une forte réalité qui aurait l’écho voulu sur le plan international.

- Musique

- Le projet de l’Union Française s’est effondré pour laisser place aux efforts pour l’abolition du protectorat.

- Mais le camp français, représenté par le général Augustin Guillaume, avait poussé les événements vers l’explosion

- afin de se débarrasser définitivement des obstacles qui empêchaient l’avancement des projets de la colonisation.

- Augustin Guillaume a exprimé sa grande détresse suite aux grands échos de la cause marocaine sur la scène internationale,

- en déclarant dans le quotidien Le Petit Marocain que le destin du Maroc ne sera certainement pas décidé à Moscou, ni au Caire, où Ali El Faci répandait son venin telle une vipère.

- Musique

- Le général Guillaume est connu pour sa détermination à frapper, sans relâche, la vipère,

- en visant également à dissoudre la base populaire dont Mohamed V se vante. Dès lors, les événements s’accélérèrent et poussèrent à la collision finale.

- Musique

- L’aggravation des tensions qui a eu lieu dans le Sud, entre Mohamed V et le maréchal Juin,

- se manifeste dans la crise de février 1951.

- Il était évident que la France suivait son plan

- visant à intégrer le Maroc dans l’Union Française et à promulguer des lois donnant aux colons le droit de légiférer au côté des Marocains dans les conseils régionaux.

- Ceci semblait si évident. Ali El Faci collabore avec le Parti National, mis en place à cette époque,

- à l’occasion une large campagne pour dénoncer cette orientation coloniale, d’autant plus qu’il réalisait que le trône était visé.

- Musique

- En aout 1951, Augustin Guillaume est devenu Résident Général à Rabat.

- Un autre général qui avait, comme Juin, un passé militaire au Maroc.

- Il était venu pour accomplir les tâches commencées par ses prédécesseurs.

- Dès sa prise de fonction, il a affirmé sa détermination à éradiquer les nationalistes, mais en même temps, il employait un langage diplomatique avec le roi Mohamed V, pour respecter le protocole.

- Le général Guillaume était venu avec un plan qui avait satisfait son prédécesseur le général Juin, ce dernier ayant eu un rôle majeur dans sa nomination en tant que résident général.

- Un chercheur a résumé ce plan par l’expression suivante :

- Avant de frapper la tête (Mohamed V), Guillaume va d’abord frapper le corps (sa popularité)

- Musique

- La cause marocaine avait clairement gagné une dimension internationale

- et c’est grâce à la Ligue Arabe qu’elle a pu faire entendre sa voix à l’ONU. Dans son sommet de septembre 1951

- qui a eu lieu un mois après l’arrivée d’Augustin Guillaume à Rabat, la Ligue arabe a pris la décision de dénoncer la France devant la communauté internationale.

- Durant le sommet de l'Assemblée générale des Nations Unies qui s’est déroulé à Paris en 1951,

- le Maroc a déposé sa plainte, et on a demandé à la France de revoir la situation de ses colonies, et de permettre aux gens du pays d’avoir une autonomie.

- C’était la première plainte contre un pays colonial, déposée auprès de la communauté internationale par un peuple encore soumis à la colonisation.

- Discours

- La France a répondu que ce dossier la concernait elle seule, et que l’ONU n’était pas en mesure d’intervenir dans une affaire qui ne concernait que deux parties : la France et le Maroc.

- Discours

- Tous les regards étaient tournés vers le trône et le discours qui allait être prononcé au sujet du conflit avec la France,

- puisque le roi était le représentant de la capitale du pays. Ce dernier a répondu aux attentes,

- en mentionnant dans son discours que la meilleure gouvernance d’un pays qui jouit de son autonomie est la gouvernance démocratique.

- En suite, il a parlé de son voyage en France, où il s’est efforcé d’atteindre ses objectifs.

- Puis il a dit : « nous avons présenté nos demandes dans deux mémorandums en date du 3 octobre et 1er novembre 1950,

- afin de bâtir des relations, entre le Maroc et la France, basées sur un accord qui garantie au Maroc sa souveraineté totale tout en gardant une relation avec la France basée sur l’amitié.

- Il a ajouté : « En dépit de ce que nous avons enduré cette année suite à cette crise et aux événements douloureux, nous n’avons pas cessé de faire des efforts afin d’atteindre nos objectifs. »

- Il a conclut son discours en priant pour nos frères arabes et musulmans afin d’exprimer sa gratitude pour l’initiative des partis du front national

- dans leur soutien aux pays de la Ligue Arabe à l’ONU.

- Musique

- Le Bureau de l'Assemblée générale des Nations Unies a approuvé la compétence de la commission pour traiter la cause marocaine,

- et ainsi il a contrecarré la position coloniale qui défend la thèse que la cause marocaine est une affaire intérieure de la France.

- Après plusieurs discussions, l’Assemblée générale a décidé de reporter la question,

- mais pas avant que des discours soient prononcés à la tribune de l'Assemblée générale, au cœur de Paris, pour dénoncer la politique coloniale menée par la France au Maroc.

- Discours

- Après la vaine plaidoirie prononcée par Robert Schuman devant l’Assemblée générale,

- la France n’a pu que se retirer de la réunion du Conseil de tutelle des Nations Unies.

- Musique

- L’important écho populaire au Maroc de la présentation de la cause marocaine devant l’ONU a provoqué la colère des Français à Paris et à Rabat.

- Par conséquent, le mouvement national a été victime d’actes de violences et des traitres ont été manipulés afin de détruire Mohamed V et les partis nationaux accusés d’athéisme et d’avoir des idéologies venant de l’extérieur.

- Dans ce contexte, les médias français ont propagé l’idée que les initiatives des nationalistes devaient être perçu sous l’angle de la guerre froide

- et sont allé jusqu’à accuser le mouvement national marocain de communisme.

- Plusieurs déclarations de Guillaume et de Gnawi ont été publiées dans le quotidien Le Petit Marocain accusant le parti Istiqlal (indépendance) de communisme et décrivant Mohamed V comme le roi du parti Istiqlal et des communistes.

- El-Ghanawi et El-Katari utilisaient des formules sur l’athéisme pour décrédibiliser les initiatives politiques et sociales des nationalistes ainsi que de Mohamed V.

- Musique

- Je pense que le changement a commencé à partir de 1944, tout d’abord pour revendiquer l’indépendance.

- Dés lors, le Maroc ne se contenterait pas d’une réforme.

- Les choses commençaient à être plus claires et l’objectif principal était l’indépendance.

- D’une autre part, ce qui a facilité cela est que la France, épuisée, venait de sortir d’une guerre.

- A partir de 1945, il était évident qu’il n’y avait plus de débat possible entre la résidence générale et Mohamed V ou le mouvement national.

- De plus, le passage à l’indépendance ou la confrontation s’imposait désormais.

- Musique

- Le sentiment régnait que l’heure de la confrontation finale approchait, parce que toutes les cartes diplomatiques avaient été jouées,

- puis vint l’incident d’Al Hanssari en Mai 1951 qui enflamma les foules.

- Cet homme qui, tout seul, a porté les armes et pris le maquis aux environs de Qasbet Tadla, et a déstabilisé toute une légion de l’armée d’occupation.

- Musique